Quand les oiseaux chantent, que les hirondelles filent en tous sens, que les fleurs partout sont répandues sur l’herbe des prairies, que les papillons, les abeilles et les bourdons si gros, si poilus, si indifférents, si mignons, volètent d’un coeur à l’autre ; quand la splendeur du printemps éclate tellement qu’on en est ébahi, il n’y a que la joie, la joie dont on se laisse envahir, qui soit à la hauteur de la la beauté du monde.
Auteur/autrice : Aldor
Si mes mots, à quelques-uns, peut-être à quelques-unes, rappellent quelque chose, si à ces souvenirs un souvenir se noue, se noue de plus profond, de plus puissant que nos inimitiés, tout n’aura pas été vain dans le rappel de ce matin d’été, de la saveur du sel sur les lèvres baisées.
Il y en a quelques-uns, je le sais, je m’en souviens parfois,
Mais ils ne sont pas si nombreux, Les plaisirs plus grands que celui que procure,
Par une fraîche et ensoleillée matinée de printemps,
Une randonnée parmi les arbres et les herbes fleuries,
Sous un ciel lavé par la pluie.
On éprouve un grand plaisir à voir s’élever, au loin, la blancheur des montagnes, comme à voir s’y étendre, en d’autres lieux, le bleu ou le gris de la mer.
Ce que je veux dire, c’est que, même s’ils n’ont pas que des qualités, j’aime bien celles et ceux qui veulent avoir l’air, parce qu’ils veulent cela de ne pas être totalement pétrifiés, totalement à l’aise, totalement collés à leur masque, à leur rôle.
La mise en avant de ce “pour le principe” est le plus souvent louche, voire carrément de mauvaise foi, car elle concerne toujours, quoi qu’on prétende, des incidents où nous sommes perdants, où l’irrespect des principes nous est dommageable.
C’est pourquoi j’aime bien, en dépit de ses nombreux défauts, cette démocratie grecque avec ses mandats courts et parfois tirés au sort. Il est judicieux de mettre tout en oeuvre pour éviter que l’autorité ne se dégrade en pouvoir.
Les êtres, humains mais aussi animaux, les êtres humains comme les autres animaux, ne sont interchangeables que pour celles et ceux qui les veulent interchangeables,…
Je reste ébahi par la profondeur, la diversité, l’étendue de nos goûts, que nous partageons probablement avec beaucoup d’autres animaux, qui nous font aimer et rechercher à la fois des choses très simples, très sobres, très pures ; et d’autres très sophistiquées, très complexes, pleines d’arabesques, de double-fonds et parfois de perversités.
C’était surtout l’occasion de dire mon plaisir et ma fierté de voir Missak et Mélinée Manouchian conduits au Panthéon, que soient à cette occasion honorés ceux qui avaient combattu avec eux ; mon amour de “Strophes pour se souvenir” puisque tel était le nom originel de ce beau, si beau poème d’Aragon ; et le plaisir que j’eus à entendre la magnifique interprétation qu’en faisaient, sous la pluie qui tombait, Arthur Teboul et le groupe Feu ! Chatterton.