Icare, Gabriel, Peter-Pan : voler, léviter, rêver ?

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Lorsque j’étais enfant, je pensais être doté de pouvoirs magiques, dont le plus extraordinaire était ma faculté de m’élever au-dessus du sol, de léviter, de voler. C’est ainsi que, dans les rêves éveillés qui m’étaient si coutumiers, je traversais, suspendu en l’air, l’appartement de mes parents, voletant librement de pièce en pièce.

Hier, j’ai réellement lévité, réellement volé. Je me suis retrouvé, avec mon seul corps, sans aucune attache et sans tomber, à quelques mètres du sol, suspendu au milieu du rien et presque immobile. Un colibri voletant au-dessus d’une belle fleur.

Il n’y avait là aucune magie, seulement un grand souffle d’air venu d’une ouverture du sol et qui me maintenait, dans son flux, comme si j’avais été doté d’ailes.

C’était une très agréable impression.

Mais le plus extraordinaire était peut être le calme, l’absence de frayeur, le sentiment de familiarité avec la chose que tous ceux qui participaient à l’expérience, comme moi, ressentaient : pas de peur, pas de panique, pas de mal au coeur ; seulement un certain bonheur.

Cela me rappelle un vieux livre de science-fiction que je lisais, étant enfant (à nouveau). Il s’appelait L’apparition des surhommes et racontait l’apparition au sein de l’humanité, d’une nouvelle espèce d’hommes supérieurs et dotés de plus d’intelligence, de plus de sensibilité, de plus de forces (mais pas de plus de sagesse, hélas, dans mon esprit). Et la première chose que ces surhommes faisaient, lorsque le pouvoir leur était donné d’utiliser leur intelligence et technologie nouvelles, était de se fabriquer des ailes qui les rendaient semblables à des anges ou à des archanges.

Le mythe de l’ange, le mythe d’Icare, sont tellement vivaces au fond de nous ! Tellement prégnants ! Cette aspiration à quitter le sol pour s’élever dans le ciel, ce désir de légèreté, de détachement, de liberté, sont tellement forts qu’il en deviennent comme familiers !

Élevons-nous, en cette année nouvelle ! Mais n’oublions ni Peter Pan, ni la mise en garde de Pascal : qui veut faire l’ange fait la bête.

Aldor Écrit par :

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