Etre vidé pour avoir tout donné

Mes compagnons de travail et moi avons passé deux demi-journées en séminaire et beaucoup d’entre nous en sommes revenus fatigués, le mot spontanément utilisé pour désigner cette impression étant “vidés”.

J’en discutais hier avec une collègue qui me disait que si nous étions ainsi vidés, c’était pour avoir, durant ces deux demi-journées, absorbé le vide ambiant.

J’ai une vision des choses plus positive : vidés, nous pouvons l’être aussi parce que nous avons tout donné, que nous nous sommes exprimés et que le trop plein ou le plein qui était en nous n’y est plus : nous nous sommes vidés de nos idées, de nos propositions, et de cette opération, nous ressentons le contre-coup physique.

Cette discussion tenue hier avec ma collègue m’a rappellé les conversations que j’avais, il y a quelques années, avec l’aimée, qui se disait épuisée par la façon que j’avais de sembler vouloir l’imiter en tout : j’étais comme une éponge, me disait-elle alors, qui absorbait son être, et cette façon de faire lui prenait de l’énergie et la laissait épuisée.

J’avais été, alors, un peu fâché par ces propos ; non qu’ils fussent faux – ils ne l’étaient pas –  mais parce que l’échange n’était pas aussi unilatéral qu’elle ne semblait le dire – et pourtant c’est ainsi qu’elle le voyait.

Toujours est-il que la discussion d’hier a fait rejouer ce souvenir et m’a permis de mieux comprendre ce qui avait été alors dit et que je n’avais sans doute pas vraiment saisi. C’est ce dont je parle dans cette improvisation enregistrée : contrairement à ce que j’ai longtemps cru, il y a des échanges entre le corps et l’esprit : on peut se nourrir et absorber ce qui est intellectuellement et spirituellement riche autour de soi ; on peut également donner, se donner et en rester épuisé, altéré, vidé – crevé, pour employer un autre mot du même registre

Il y a, dans nos échanges les uns avec les autres, dans nos interactions avec les êtres, la nature et le monde, des énergies qui se déplacent, de la métaphysique. Quelque chose bouge et se déplace, qui est de l’ordre du souffle, de la vie, de l’esprit  (saint ?), du fluide, du  πνεύμα, du prana. 

    Aldor Écrit par :

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