Savoir écouter

Nous regardions hier avec les enfants l’émission durant laquelle Marine Le Pen se présentait au public et, comme ils ne l’apprécient guère, ils réagissaient au quart de tour à chaque mot, à chaque phrase qu’elle prononçait, n’écoutant pas jusqu’au bout ce qu’elle avait à dire.

C’est ainsi le plus souvent que nous faisons, que nous agissons, et à l’égard de tout le monde : nous n’écoutons pas ce que les gens nous disent car nous croyons déjà savoir ce qu’ils ont à nous dire ; nous nous écoutons nous-mêmes ; nous écoutons l’appréciation que nous avons déjà forgée, par avance, sur les propos qui ne nous ont pas encore été tenus mais que nous pensons ne pas avoir besoin d’entendre et c’est sur cette appréciation préjugée bien plus que sur ce qui nous a été effectivement dit que nous réagissons, interrompant notre interlocuteur comme la mouche du coche.

Or s’il est tout à fait sain – s’il était hier soir tout à fait sain – de comparer, dans un deuxième temps, les propos tenus à ce que nous connaissons par ailleurs des personnes qui nous parlent, de mettre les paroles en regard des actes, il faut, pour le bien faire, avoir d’abord écouté ce qu’elles ont à nous dire.

Or, c’est tellement rare ! Si rares les personnes capables d’écouter vraiment ce qu’on leur dit en faisant abstraction de ce qu’elles avaient d’abord en tête, de ce qu’elles avaient d’avance en tête !

J’ai pu le constater aussi la semaine dernière, lors de ma promenade dans le désert, dans un groupe au sein duquel des coteries s’étaient formées – pour des raisons bien compréhensibles – cloisonnant encore plus la communication, refermant complètement ce qui déjà était à peine ouvert.

Tel est l’objet de cet enregistrement.

Aldor Écrit par :

6 Comments

  1. 26 avril 2017
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    Je suis tout à fait d’accord avec toi, on n’écoute pas assez ce que les gens ont à nous dire.
    Je dis juste, sauf ton respect, que ton exemple n’est peut-être pas très bien choisi.
    Mais cela n’engage que moi…
    ¸¸.•*¨*• ☆

    • 26 avril 2017
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      … Je prends les exemples qui me tombent sous la main (qui me viennent à l’esprit, plutôt)…

      Je comprends ta réaction, Célestine : celui-ci n’est pas bien connoté, c’est vrai, et j’en ai eu immédiatement conscience, mais après tout, apprendre à écouter ce que disent ceux dont on ne partage pas du tout les idées est un excellent apprentissage.

  2. 28 avril 2017
    Reply

    Excellente réflexion. C’est un exercice difficile que de s’obliger à écouter jusqu’au bout, mais il faut nous y astreindre, surtout quand les propos sont contraires à notre pensée. J’ai toujours été admirative des débats auxquels les élèves anglais s’entraînent, ou du moins s’entraînaient à l’époque où j’étais assistante dans le grand Londres. Laisser parler, puis argumenter, ce devrait être le b-a-ba de toute société qui se veut démocratique.

    • 28 avril 2017
      Reply

      Tu dis très bien, Joëlle. Je suis entièrement d’accord avec toi

  3. Bonjour
    … J’ai pour habitude de parler lentement (voire distinctement) lorsque je souhaite exprimer qque chose d’important ou qui me tient à coeur … (ponctuant ma pensée exprimée par une respiration (court silence) après un mot choisi pour lui donner plus de force) et j’ai remarqué que mon auditoire était beaucoup plus réceptif à mes propos
    Merci pour vos partages
    Bon Week-End

  4. 30 avril 2017
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    Merci de tes mots toujours si bien choisis Aldor ! En effet cette qualité d’écoute se fait de plus en plus rare, pourquoi ? Les gens, de par la société dans laquelle nous vivons, se replient sur eux-mêmes, sur leurs problemes personnels en deviennent nombrilistes … Écouter l’autre, c’est l’inverse c’est s’ouvrir à cet autre sans jugement préalable pour ensuite effectivement argumenter si besoin …

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