Eucharistie

 

Les enfants et moi avons passé quelques jours en Grèce, à Corfou. Et comme à chaque fois, je reviens émerveillé de ce pays.

Ce ne sont pas seulement les paysages, magnifiques : l’argenté des oliviers s’agitant sous la brise, la verticalité des cyprès s’arc-boutant sur le bleu de la mer, le vert et le gris des montagnes qui chutent dans les flots, l’incroyable beauté de la myrte poussant le long des chemins ; c’est aussi l’éclat des couleurs dont les Grecs peignent leurs maisons : la violence des jaune, rose, rouge, ocres de toutes les nuances, l’élégance et la fierté du blanc immaculé dont se couvrent les chemins et les monastères, et le temps, pourtant, qui s’affiche et sourd des crépis décrépis et des murs en lambeaux.

Myrte de Corfou

Il y a la langue, chantante et spirituelle, et la musique.

Et puis il y a la vie qui palpite et déborde, riche et généreuse : tous ces animaux qu’on trouve dans les villages et les hameaux : chats, chatons, chiens, poules, coqs, ânes et moutons ; ces pétarades de motos et de mobilettes qu’on entend bien car la rumeur ne les couvre pas de son gris ; et puis ces pots extravagants faits de boîtes de conserve, de bidons d’huile, de seaux, alignés le long des chemins, des rues, des escaliers ourlés de blancs et où poussent, dans un indescriptible et superbe fouillis, un eden de fleurs et de plantes : oliviers, figuiers, géraniums, courgettes, tomates, bougainvilliers offerts au monde et à tous.

Seau rempli de plantes jetées au monastère de Vlacherna

C’est un grand débordement de confiance et de vie, une offrande gratuite, comme un bonjour gracieux.

Un don des Dieux, un don aux dieux, comme un merci.

Un grand Ευχαριστώ, une grande eucharistie.

Aldor Écrit par :

16 Comments

  1. 18 juillet 2017
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    La joie de partager dans la foi les fruits de cette terre de prophétie qui s’y prête à merveilles. Bon mardi.

    • 19 juillet 2017
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      Terre de prophétie et de prophètes. Terre solaire, oui, Charef. Merci.

  2. Magique. J’y étais l’année dernière, je partage ton point de vue… merci de le transcrire ainsi. Et bon retour 🙂

    • 19 juillet 2017
      Reply

      Oui, magique. Enivrant.

  3. 18 juillet 2017
    Reply

    qu’il est bon ce billet! à déguster sans modération! oui merciiiiiiiiiii!

    • 18 juillet 2017
      Reply

      et j’aime t’écouter raconter plus en détails ce que tu as écrit! ça aussi c’est un grand bonheur dont je te remercie une fois encore…..certes il nécessite de prendre le temps 😉

      • 19 juillet 2017
        Reply

        Oh, tu sais. C’est plutôt le contraire : je parle et après je réfléchis et écris…

    • 19 juillet 2017
      Reply

      Merci, Maly.

  4. Merci Aldor de nous faire marche sur le même chemin que vous, c’est un délice (et pour moi qui ne connait pas ce pays par le corps, une consolation).

    • 19 juillet 2017
      Reply

      J’en reparlerai, Clémentine.

  5. 18 juillet 2017
    Reply

    “Et puis il y a la vie qui palpite et déborde, riche et généreuse…”
    Des instantanés heureux. Merci du partage Aldor 🙂

    • 19 juillet 2017
      Reply

      Merci, Laurence.

  6. 19 juillet 2017
    Reply

    😊 Bonnes vacances, Aldor !

    • 20 juillet 2017
      Reply

      Merci, Frog.

      Bon emménagement !

  7. 25 juillet 2017
    Reply

    J’aime énormément la façon dont tu évoques chaque détail. J’aime l’écriture quand elle est sensitive. Ou sensible. Ou sensuelle.
    Bref, tu comprends…Je suis allée moins loin mais j’ai tout autant adoré les lieux que j’ai traversés.
    ¸¸.•*¨*• ☆

    • 26 juillet 2017
      Reply

      Merci, Célestine.

      J’ai vu ton voyage avec tous ce verts, ces gris, ces bleus, cette beauté et ces grands ciels. Et j’ai pensé à cette chanson de Jean-Roger Caussimon parlant d’Ostende, des chevaux de la mer et de grands yeux, ni verts, ni gris, comme les tiens.

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