Transparence des êtres ?


Je redécouvre, au détour d’un échange de messages avec Clémentine, qu’au fond de moi gît la croyance en une transparence des êtres : je crois qu’un visage avenant et bienveillant, des yeux pensifs ou curieux, des rides d’expression, un sourire sur les lèvres, reflètent une âme, une personne ainsi faite ; et inversement, qu’une belle âme, une belle personne comme on le dit parfois, transparaît dans les traits de son visage, dans son expression, dans sa façon d’être, et jusque dans son corps.

Je connais les dictons, pourtant, ai lu les contes et sait bien des histoires. Je sais aussi ces maladies atroces qui existent, qui cassent ce lien et transforment les membres, le corps, et jusqu’au visage en un pantin désarticulé que n’anime plus l’âme.

Et pourtant c’est ainsi : je crois que les êtres se montrent, que la beauté se voit – la vraie beauté s’entend. Il y a, dans les yeux de celles et ceux que j’aime, dans leur regard, leurs gestes, leur retenue ou leur élan, leur grâce et le timbre de leur voix, leur façon de rire, de parler, de marcher, de manger et de boire, quelque chose qui est tout physique, tout chair et corps mais qui ne me paraît pas à cela confiné.

C’est pour cela que je crois qu’on capture, dans la familiarité des corps, une partie de l’être. Et que celui-ci s’y révèle.

D’un autre côté, pourtant, je perçois bien les limites de cette croyance. Ou serait-ce que les femmes sont vraiment plus belles que les hommes ? Plus belles intérieurement ?

Tel est l’objet de l’enregistrement de ce matin.

Aldor Écrit par :

11 Comments

  1. 3 novembre 2017
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    Une chose me frappe, passé l’éclat de la prime jeunesse, rapidement certaines personnes de belles apparences semblent s’éteindre jusqu’à en devenir laides parfois, quand d’autre moins gâtées par la nature au départ rayonnent au fil du temps… J’attribue ce phénomène au petit supplément d’âme et à la jeunesse d’esprit, la soif de vivre, la curiosité, l’ouverture d’esprit §? Enfin tout existe, beau dedans, beau dehors et tout à fait laid lol !

    • 3 novembre 2017
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      Le portrait de Dorian Gray serait-il une métaphore de la vie ? Je n’avais jamais pensé à cela.

      • 3 novembre 2017
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        J’imagine que Dorian Gray était fragile et creux… J’espère que les personnes riches intérieurement se polissent au fil du temps et ne succombent pas à pareille tentation … Une chose est sûre on a le choix entre se bonifier ou s’aigrir !

  2. 3 novembre 2017
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    Peut-on vraiment tout deviner d’une personne en la regardant ? Ne serait ce pas plutôt ses sentiments qu’elle reflète ? Quand elle sourit, c’est qu’elle est heureuse…

    • 3 novembre 2017
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      Tu as raison. Il y a aussi cela.

  3. 3 novembre 2017
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    Il y a aussi les personnes qui ont le don de la simulation et savent jouer le rôle qu’ils choisissent pour épater la galerie. Un escroc a toujours une belle apparence et la bonne parole pour gagner la confiance de sa victime.
    Beaucoup d’acteurs jouent de mauvais rôles et pourtant dans leur vie de tous les jours ils sont différents.
    A mon avis c’est plus profond que ça. Il y a des atomes crochus entre les individus qui s’attirent comme des aimants. Il faut faire en sorte que ces atomes crochus ne s’usent pas avec le temps pour finalement tourner à vide sans aucune prise rendant obsolète ce mécanisme. Bonsoir Aldor.

    • 4 novembre 2017
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      Tu as raison, Charef. Il y a des gens qui font semblant et c’est mal. Et la deuxième partie de ton commentaire, qui rappelle le débat récemment lancé par Harleyte, est vraie aussi : quelle tristesse que ces atomes crochus dont on n’a pas su garder la fraîcheur et qui, avec le temps, s’usent et finissent par n’avoir plus de prise…
      Bonne soirée à toi, Charef.

  4. Cher Aldor, je partage avec toi l’impression de que ce que sont les êtres se devine à travers le corps et ses mouvements, les voix, les regards, les sourires, les visages, les manières de bouger etc… J’y crois mais aussi, j’y bois puisqu’une pure beauté plastique ne m’émeut pas vraiment, mais un mouvement, une façon de parler ou de sourire etc peuvent me charmer complètement. Souvent, on ne se trompe pas trop (il suffit de faire preuve d’attention 😉 )
    Mais il y a sans doute un écart entre la façon dont on se perçoit soit-même, qui plus est, parfois de façon plus ou moins consciente, et la façon dont les autres nous perçoivent….

    • 9 novembre 2017
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      Oui, Clémentine. Et le charme et la grâce sont de tels mystères !

      Quand à la fausse perception que nous avons de nous mêmes, Ô combien !

  5. 6 novembre 2017
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    “dans la familiarité des corps” : les limites de cette transparence tiennent aussi surement au degré de familiarité que l’on a avec les personnes, dans le sens où celles-ci ne se “retiennent” pas d’être elles-mêmes comme elles pourraient le faire dans un groupe de vagues connaissances.
    Quand on n’est pas familier du corps, “voir” varaiment quelqu’un, c’est à dire voir la personnalité (je n’aime guère parler d’âme) au delà de son enveloppe, est vraiment difficile. Mais pas impossible… Peut-être il y a là un peu de la connexion évoquée plus haut par Charef. Les personnes qui résonnent avec nous sont plus facilement transparentes ?

    • 9 novembre 2017
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      Peut-être as-tu raison, Cléa, et peut-être ce dont je parle est-il une illusion. En partie.

      Et après tout, si l’habit faisait vraiment le moine, cela sans doute se saurait.

      Et pourtant, je ne parviens pas à rejeter totalement cette impression, rassurante.

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