La Musique (à propos d’Orphée, de Jóhann Jóhannson)


 

…Il y a la musique.

Rien de plus artificiel que la musique ; rien de plus humain et seulement humain.

Mais à travers ces voix qui s’élèvent et retombent, on perçoit la fragilité des êtres, la brièveté de la vie et l’immense beauté qu’elle recèle et qui est éphémère.

L’homme est capable de tant de barbarie ! de tant de choses affreuses !  Mais de cela aussi, il est capable. Et là est sa grandeur.

On entend l’hymne orphique dans Orphée, de Jóhann Jóhannson. Le texte est tiré des Métamorphoses d’Ovide (Livre XII).

“Umbra subit terras, et quae loca viderat ante,
cuncta recognoscit quaerensque per arva piorum
invenit Eurydicen cupidisque amplectitur ulnis;
hic modo coniunctis spatiantur passibus ambo,
nunc praecedentem sequitur, nunc praevius anteit               
Eurydicenque suam iam tuto respicit Orpheus.” 

 

“L’ombre d’Orphée descend dans l’empire des morts. Il reconnaît ces mêmes lieux qu’il avait déjà parcourus. Errant dans le séjour qu’habitent les mânes pieux, il y retrouve Eurydice, et vole dans ses bras. Dès lors, l’amour sans cesse les rassemble. Ils se promènent à côté l’un de l’autre. Quelquefois il la suit, quelquefois il marche devant elle. Il la regarde, et la voit sans craindre que désormais elle lui soit ravie.”

 

 


 

Jóhann Jóhannson est mort le 9 février 2018.

Aldor Écrit par :

4 Comments

  1. 6 février 2018
    Reply

    Je suis complètement d’accord, Aldor, avec l’avis que cette musique, et je pourrais ajouter le Miserere de Allegri interprété par l’ensemble William Byrd et bien d’autres encore, signe le bon dans l’humain. Mais la musique est-elle seulement humaine ? Comment appeler le chant du chardonneret, les discours des vertébrés marins, les tentatives de percussion des grands primates ?

    • 6 février 2018
      Reply

      Oh, Gilles, il y a bien des chants, des sons, des cris, des sifflements, des battements,des grondements, des piaillements, des crissements qui ne sont pas humains et dont certains sont superbes.

      Et s’ils sont l’effet d’une volonté, peut-être faudrait-il les appeler musique. Peut-être.

  2. 6 février 2018
    Reply

    L’insondable paradoxe de l’être humain.
    J’écoute “Flight From The City” en vous écrivant…
    Merci Aldor.

  3. 9 février 2018
    Reply

    Magnifique, merci du partage Aldor. Spécifiquement humaine ou non, la musique fait partie de mes essentiels dans la vie.

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