Cigales et cocottes-minute


Entendez-vous cette stridulation ? C’est le chant des cigales qu’on entend, à Porquerolles, du premier au dernier rayon du soleil.

De l’endroit d’où j’enregistre : un petit bois dominant la mer, je n’ai aucun doute sur l’origine de ce chuintement qui se répète inlassablement. Et pourtant, lorsqu’aux heures chaudes, je l’entends depuis le lit où je fais la sieste, c’est le sifflement familier d’une cocotte-minute qui parvient à mes oreilles.

Le même son, exactement le même. Et c’est tantôt la moiteur d’un été en Provence, tantôt l’odeur rassurante d’un pot-au-feu qui se prépare.

Arnaud Desjardins raconte une anecdote du même genre qui met en scène un bout de bois devenant serpent sous la terreur nocturne. Et c’est aussi ce que raconte Descartes parlant du bâton de cire : sur les mêmes impressions des sens, notre esprit projette ses inventions, ses émotions, ses interprétations. Elles diffèrent de moment en moment, de lieu en lieu, d’ambiance en ambiance : mille mondes différents jaillis de notre esprit, de notre humeur, qui viennent colorer le monde, lui donner sa saveur et qui, s’imposant à nos sens,  leur donnent sens, justement.

Aldor Écrit par :

2 Comments

  1. 10 août 2020
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    le titre m’intriguait et en t’écoutant avec les cigales en fond, oui, j’entends ‘aussi’ le bruit d’une cocotte-minute 😉
    étonnant et très intéressant!

  2. 25 août 2020
    Reply

    Je n’avais jamais fait le rapprochement entre ces deux sons ! C’est amusant ! Et quelle belle photo.

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