Le Ravi


Le monde est un feu d’artifice : il suffit de faire trois pas, ou même de tourner la tête, pour voir, entendre, sentir, ressentir de nouvelles choses : ah ! Ces bulles de savon qui sortaient de mes doigts ce matin tandis que je me lavais les mains dans la jubilation hurlante de Child in time ! Et tout ça en même temps ; tout ce déchaînement et toute cette douceur !

C’est incessant et ça n’en finit pas : ça jaillit, ça jaillit, inépuisablement et partout en même temps. Et pourtant, chaque chose : le moindre grain de sable, la moindre goutte, le moindre rayon, la moindre note de musique, est une merveille, un monde à lui tout seul, qu’on pourrait explorer pendant mille ans sans épuiser la découverte.

C’est cet “en même temps“, englobant à la fois le caractère innombrable des êtres et des choses, et l’infinie richesse, pourtant, de chacun d’eux, qui nous est vertige : il y  a, dans cette surabondance à jet continu, dans ce feu d’artifice dont le bouquet final jamais ne finirait, quelque chose qui, paraissant relever d’un immense gâchis cosmique, dépasse notre entendement et nous laisse ahuri, comme le Ravi des santons de Provence.

Aldor Écrit par :

Un commentaire

  1. celestine
    17 novembre 2020
    Reply

    Quel bonheur de rencontrer des ravis ! Toujours émerveillés, toujours prêts à s’extasier. Ça fait une sacré moyenne avec les tristes sires qui diffusent l’angoisse et la désillusion …
    •.¸¸.•`•.¸¸☆

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