Last updated on 25 juin 2017
Il y avait, au Journal officiel de ce matin, un texte qui a attiré mon attention : un Arrêté du 16 juin 2017 portant prorogation des droits de M. OBERFELD (Casimir).
J’aime bien le prénom de Casimir, qui, indépendamment du personnage pour enfants, fut porté par l’un de mes arrières grands-pères, je crois, et que je trouve à la fois mignon et très daté.
Quant au texte, j’ai vu qu’il avait été pris en application d’un article du code de la propriété intellectuelle relatif à la prorogation, au bénéfice de leurs ayants-droits, des droits d’auteurs des auteurs morts pour la France.
Le nom de Casimir Oberfeld ne me disant rien, je me suis documenté et ai trouvé qu’il s’agissait d’un musicien et compositeur, très célèbre dans l’entre-deux-guerres (mais la célébrité est chose si éphémère ! …) pour avoir composé des dizaines d’opérettes, de musiques de films, de chansons pour Arletty, Mistinguett, Maurice Chevalier ou Fernandel, la plus célèbre, au moins pour moi, étant Félicie aussi, chantée par Fernandel.
Né en Pologne en 1903, Casimir Oberfeld s’est installé en France à la fin des années 1920. Lorsque la France a été occupée, il s’est réfugié en zone Sud, puis à Nice lorsque la zone Sud a été occupée, Nice étant sous contrôle italien, et l’Italie menant une politique beaucoup moins antisémite que l’Allemagne et que la France d’alors.
Au renversement de Mussolini, les troupes allemandes ont pris le contrôle de la région niçoise et c’est au cours d’une rafle organisée alors que Casimir Oberfeld a été arrêté, envoyé à Drancy puis déporté, de là, vers Auschwitz, où il a été, pendant quelques mois, utilisé comme musicien par les SS.
Il est mort au début de 1945, au cours d’une de ces « marches de la mort » qui visaient à rapatrier vers l’Allemagne les déportés pour éviter qu’ils ne soient libérés par les Alliés.
Et son nom, que j’ignorais, revient aujourd’hui, au Journal officiel.
Merci à cet arrêté de nous faire nous souvenir de cet homme, dont la fin fut si terrible mais dont les mélodies vivent et survivent, joyeuses et entrainantes.
PS : à l’écoute complète de la chanson, je me rends compte que les paroles sont d’une finesse toute modérée et d’une grande mysoginie. C’est ainsi !
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Après sa mort l’homme laisse derrière lui les souvenirs de ses actes qui travailleront pour lui le jour de la résurrection :
-un livre
-un arbre
-une oeuvre de charité
-l’éducation de ses enfants
Merci pour cette incursion dans la culture et l’histoire françaises, je ne connaissais pas Fernandel.
Bonsoir, Annick. C’est dire votre belle jeunesse et tant mieux. Fernandel à été un acteur très populaire, qui est resté très populaire jusqu’à la fin de années 1970 parce que de nombreux films ou il jouait étaient très régulièrement diffusés à la télévision française, notamment la série des Don Camillo. Quant à Iberfeld, certaines de ses oeuvres sont connue mais il est, sinon, inconnu.
Belle soirée.