Ce qui manque à Dieu, c’est l’amour, le vrai amour ; pas ces erzatz d’amour que sont l’amour divin (αγάπη), ou l’amour familial (στοργή), mais le vrai amour (Έρως), celui qui prend aux tripes et qui emporte tout. Ce qui manque à Dieu, c’est de désirer, de sentir ce besoin de se noyer dans l’autre, de sentir dans sa chair le désir de la chair, le mystère du désir, le plaisir du désir, la souffrance du désir, le délire du désir.
Catégorie : L’intercession d’Abraham
Est-ce pour cela que le calcul infinitésimal à été inventé ? Pour trancher qui, de Dieu ou d’Abraham a raison, quand le premier semble penser qu’un pleur d’enfant suffit à condamner le monde ; et que le second rétorque qu’un sourire de jeune fille devrait suffire à le sauver.
Cela valait-il la peine, ce travail de six jours et six nuits ; cela valait-il la peine si c’est pour qu’au bout du compte, quelque part à Sodome ou ailleurs, une petite fille où un vieillard pleure de la souffrance qui lui est infligée ?