Il y avait ce matin dans ma chambre, obscure, un rayon de soleil qui tombait.
On ne le voyait pas.
On voyait seulement, s’agitant avec les courants d’air, les poussières qui flottaient et dansaient comme un vol d’étourneaux.
Dans la nuit, la lumière ne se voit pas, sauf lorsqu’elle nous éclaire déjà.
Mais pour qui elle n’éclaire pas, la lumière ne se voit pas. On ne voit que ce qu’elle a déjà touché, que ce qu’elle a déjà éclairé. Elle reste, sinon, obscure et invisible.
Il faut, quand on est dans la nuit, pour voir la lumière, qu’elle touche des choses. Ou des êtres.
Les êtres qu’on aime peuvent nous faire apercevoir la lumière.
Oui…
J’adore ton texte. Poétique. Philosophique. Et superbe.
Merci Aldor.
J’avais écrit un texte une fois, qui parlait un peu de cela…
La plante a des feuilles rouges. Un rouge austère tirant sur le lie-de vin. Elle ne paie pas de mine, j’ai souvent envie de la bazarder, tant elle est déprimante.
Et pourtant, une fois par jour, quand le soleil ébroue ses derniers rayons sur le jardin, elle prend soudain un beau rose lumineux.
C’est pourquoi je lui laisse une autre chance à chaque fois, émue par ce phénomène photogénique en diable.
Ainsi en va-t-il de nous. A la lumière de certains êtres, nous tombons le masque et devenons nous-mêmes. Il nous semble même que nous devenons meilleurs. Cette soudaine transparence alors laisse entrevoir notre âme, qui se met à briller comme un diamant sous la pluie.
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