J’avais une réunion mais étais fatigué, avais un peu d’avance, et comme cette réunion se tenait dans un hôtel, j’avais pris une chambre pour pouvoir, avant l’heure, me plonger dans un bain.
J’avais commencé à me déshabiller, à faire couler l’eau du bain puis m’étais arrêté, me rendant compte qu’à ce rythme, je ne pourrais jamais être à l’heure à ma réunion. Et à ce moment là, un garçon d’étage était venu, accompagnant un couple qui prenait la chambre.
Je me retrouvais donc dans les couloirs de l’hôtel, qui faisait plutôt penser à un local administratif : mairie, commissariat, lycée : de longs couloirs blancs, à la peinture écaillée, éclairés par des fenêtres grillagées derrière lesquelles brillait un soleil d’été ou de Méditerranée.
J’errais. Je connaissais les lieux et savais qu’il y avait un chemin pour accéder à la sortie mais je ne le retrouvais plus et tournais en rond. J’avais demandé de l’aide à une secrétaire sur les épaules de laquelle j’avais grimpé pour retrouver mon chemin mais cela n’avait pas suffi ; j’étais perdu.
En désespoir de cause, j’étais allé voir le directeur, qui avait la tête (et la moustache) du président d’une autorité de régulation, directeur qui était alors en train d’accueillir des touristes chargés de lourdes valises, et qui s’était montré très affable, acceptant de m’aider à sortir.
Il fallait franchir une barrière avec un pass et j’avais dû expliquer que, de pass magnétique, je n’en avais pas. On m’avait laissé entré parce que, une dizaine d’années auparavant, j’avais participé à la rédaction d’un livre et c’est pour cela que j’avais mes entrées dans l’établissement. Mais je ne disposais pas véritablement d’un pass.
Il m’avait alors conduit à travers un chantier qui ressemblait (mais c’est à mon réveil que j’ai fait le lien) aux travaux actuellement en cours au bas de la rue Saint-Jacques (devant Shakespeare & Cie) avec de gros plots de béton, chantier qui m’avait fait penser aussi à l’Université de Paris VIII Vincennes de Sylvie, et songeant à cela, j’avais dit à mon directeur, en souriant, tandis qu’il m’aidait à franchir le dernier plot : « Mais un jour, ce sera fini. » Et puis je m’étais éloigné, ne cherchant plus à gagner ma réunion dont l’heure était passée.
Le seul repère géographique sûr, dans ce rêve, était l’hôtel Lutetia, dont l’aimée m’a souvent parlé. Ça n’était pas le lieu de la réunion mais je passais devant lui pour m’y rendre. C’est là que je croisais un ancien collègue, Vincent (qui me faisait la tête) puis, plus loin, une jeune femme poursuivant un homme et paraissant éplorée.
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Très riche en détails ce rêve 🙂
Oui. Et lorsque je pense à noter les choses juste après, je m’en souviens bien.
Je comprends bien. J’ai moi-même toutes une « collection » de cahiers remplis de rêves tous plus biscornus les uns que les autres. Je les appelle mes Collecteurs de rêves 🙂
Bonjour Dom,
« Collecteur de rêves », c’est joli. Je n’en ai pas autant que toi. Longtemps, j’ai systématiquement oublié tous mes rêves – sauf l’un dont je me souvenais depuis mon enfance mais qui n’était peut-être qu’un rêve de rêve. Puis, il y a quelques années, j’ai décidé de faire l’effort de les noter quand je me réveillais à leur fin, ce qui m’arrivait, je le savais. REt j’ai placé un carnet pas trop loin de mon lit, pour pouvoir le faire.
Ce doit être passionnant de pouvoir s’y replonger sur une longue durée. Changent-ils au fil du temps ou se répètent-ils ?
Bonsoir Aldor,
😊 Moi aussi j’ai de quoi écrire à portée de mains près du lit. Parfois pour prendre des notes d’écriture, qui émergent entre deux réveils, et parfois pour noter rapidement les grandes lignes d’un rêve. Sinon je ne m’en souviens pas vraiment bien. Cela dit, je trouve étonnant le fait que lors de la relecture d’un rêve, même ancien, les souvenirs sont vivaces comme s’ils provenaient de vraies portions de vie.
Est-ce que les rêves sont très semblables au fil des ans ? Non. Ils dépendent de ce que l’on vit, intègre, etc… J’ai suivi un cycle de cours il y a quelques années sur l’analyse psychanalytique des rêves (je précise que je ne suis pas thérapeute) et me suis intéressée aussi à l’interprétation symbolique dans les rêves (je suis très curieuse). Aujourd’hui je pense surtout que c’est un dialogue avec notre inconscient, doté de notre symbolique personnelle et qu’il ne faut pas chercher de la cohérence partout 😊 Mais, je continue à noter…
C’est toujours courageux de raconter un rêve, même lorsqu’on se souvient de chaque détail… C’est très difficile d’en traduire l’atmosphère bizarre…
Oh, je ne vois pas de courage à cela.
Mais peut-être est-ce que je manque de pudeur ?
Non, non, ce n’est pas ce que je voulais dire : ça me paraît juste une entreprise difficile pour plusieurs raisons : l’étrangeté des détails et de leur succession est sujette à des interprétations fausses d’une part, et raconter un rêve induit forcément à la confusion ou au contraire à la simplification du récit… Mais, c’est un point de vue personnel bien sûr : la confusion est d’abord dans mon esprit, et c’est la raison pour laquelle je suis incapable de raconter un rêve !..
Tu as tout à fait raison, Eva.
Ici, c’est un peu le contraire des autres Improvisations. Pour me souvenir de mes rêves, il faut absolument que je me réveille à leur fin et que je pense à les noter par écrit. Dans le cas contraire, je ne me souviens de rien au matin.
Ce que je raconte de mes rêves en parlant est donc tiré d’un écrit sans lequel tout se serait évanoui. Et il est certain que, sans le faire exprès, je simplifie. Mais cette simplification fait sans doute partie du processus onirique.