Scandale de la beauté ?


Gît profondément en moi l’idée que la beauté – la vraie beauté – est véridique, et qu’elle ne trompe pas. Qu’on ne peut être vraiment beau – je veux dire : pas seulement physiquement mais dans son regard, son sourire, son attitude, sa façon d’être, son charme et sa grâce – qu’on ne peut posséder de beauté extérieure si l’on ne possède pas de beauté intérieure. Et que symétriquement et par voie de conséquence, qui est beau en son tréfonds parviendra toujours à l’exprimer et à le montrer. Gît ainsi en moi l’idée que, dès lors qu’on va au-delà des attributs les plus superficiels et les plus immédiats – rondeur du mollet et éclat de la chevelure –  il ne saurait y avoir de réelle divergence entre la beauté intérieure, d’un côté, et la beauté extérieure, de l’autre : le mouvement de la bouche, la tenue de la tête, l’harmonie du visage, le pinceau des yeux, la voix, toutes ces choses qui ne sont pas innées mais élaborées par l’être au fil de sa vie et de ses expériences et que l’âge enrichit – toutes ces choses dessinent sa vérité.

Et l’hypothèse contraire : qu’il puisse y avoir des personnes belles qui sont laides intérieurement ou, inversement, des personnes intérieurement belles qui ne parviendraient pas à le montrer parce que caparaçonnées et enfermées dans un corps et un visage disgracieux, cette hypothèse là me terrorise.

L’affaire Halimi m’effraie. Qu’une jeune femme belle, puisse être au fond d’elle-même terriblement laide et cruelle me scandalise. Que la beauté puisse être le masque de la laideur engendre en moi une profonde angoisse. Et inversement, le récit de la Bête me ravit : aussi repoussante que soit son apparence, la beauté intérieure de la Bête finit par transparaître, par se rendre visible aux yeux de Belle qui ne verra plus que cela

Je me dis pour me rassurer que qui subit les conséquences d’un hiatus entre les apparences extérieures et la vérité intérieure a probablement mal regardé : s’il avait été plus attentif, s’il avait, comme Belle, pris le temps de surmonter la première impression, il aurait vu l’horreur qui s’agitait sous l’éclat.

Mais je ne suis pas absolument certain de cette rassurance.

 

Aldor Écrit par :

3 Comments

  1. 19 juillet 2019
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    La séduction charnelle n’a rien à voir avec la beauté intérieure… Dans l’affaire du gang des barbares, la jeune femme ayant servi d’appât semblait n’avoir aucun sens moral (je ne parle même pas de son QI que je ne connais pas !)… La “plastique” de l’appât n’avait rien à voir avec la Beauté !
    Et donc, je suis d’accord avec vous, on ne peut pas être beau physiquement si on ne l’est pas intérieurement, mais certaines personnes se laissent leurrer imprudemment. Bonne journée Aldor

    • 19 juillet 2019
      Reply

      Bonjour Eva,

      Je ne connais pas, en fait, l’apparence de l’appât d’Ilan Halimi. J’espère qu’elle etait seulement vulgairement bien roulée et sexy et non pas vraiment belle. Et bien sûr que les deux choses n’ont rien à voir l’une avec l’autre.

  2. 19 juillet 2019
    Reply

    Certains ne savent juste pas regarder, comme tu le dis en conclusion, fascinés qu’ils sont par les signes extérieurs de beauté, de richesses etc .. D’aileurs, as tu remarqué que ces personnes ne regardent pas leur interlocuteur dans les yeux ? Tu as tout à fait raison, la beauté intérieure se reflète toujours à l’extérieur ! Amitiés Aldor.

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