Ce matin, je me suis réveillé tôt et suis allé voir le soleil se lever. Le soleil se lève tous les jours, bien sûr, mais le voir de ses propres yeux sortir de l’horizon, c’est autre chose.
Il y a la beauté du spectacle cosmique, c’est certain : le ciel qui blanchit, des flammèches qui apparaissent, au loin, puis l’embrasement qui emporte tout ; c’est magnifique.
Mais il y a autre chose : quand on voit, de ses propres yeux, le soleil se lever, on voit aussi la naissance du jour et l’on perçoit en son corps la renaissance du monde, cette renaissance miraculeuse et quotidienne. C’était la nuit, c’était le froid, c’était le calme et l’immobilité, et voici qu’avec la lumière, la vie revient, comme si le monde renaissait à lui-même. Les oiseaux qui s’étaient tus reprennent leur vol et leur chant, les insectes leurs grattements, et le monde, jusqu’alors gris et bleu, se revêt de couleurs.
Chaque jour, le soleil se lève. Mais à qui est dans son lit, dans le métro ou dans l’ombre des grands immeubles cachant le ciel, la cérémonie du renouveau échappe. Il faut, pour la vivre et la ressentir, y participer directement, voir les couleurs éclore, les oiseaux prendre leur vol et sentir sur sa peau la chaleur des premiers rayons.
La vie revient, et c’est comme si tout était neuf, comme si tout avait été remis, comme si tout avait été effacé, comme si tout était une nouvelle fois à écrire. Mais il faut, pour ressentir cela, participer physiquement à ce grand réveil du monde, se réveiller parmi ce grand réveil, créature de la création.
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Comme tu le décris bien ! Je vois souvent ce lever de jour qui est comme un cadeau, le cadeau de la vie !
Bonne journée Aldor.
Magnifiquement dit ! J’aime aussi ces moments où tout semble renaître, comme si « tout était neuf ».
Merci, Aldor, pour ces mots si bien choisis 🙂