On nous parle du monde d’après mais le monde d’après, ça n’existe pas ; ce qui existe, c’est toi, moi, nous, aujourd’hui et maintenant.
Le monde d’après, c’est une double construction mentale, avec un après qui serait une sorte de maintenant mais au-delà des limites du contrôlable ; et un monde qui serait un nous mais un nous tellement grand, tellement plein de forces et de puissances que, là aussi, nous n’aurions pas de prise sur lui.
Mais le monde d’après, il n’existe pas ; il est seulement ce que toi, moi, nous, en faisons aujourd’hui, ici et maintenant.
Le monde d’après, il est dans notre façon de nous vêtir, de manger, de voyager, de nous comporter. On peut bien critiquer les subventions versées par les gouvernements aux entreprises en perdition mais il ne s’agit là que d’assurer de la trésorerie, des emplois, et des revenus immédiats ; le vrai avenir de ces entreprises, il est entre nos mains et essentiellement (pas seulement, certes) entre nos mains. Comment voyager, comment se déplacer, comment se nourrir ? Quel besoin de véhicules autonomes, de 5G, d’Internet des objets et de licornes roses ?
Mais le plus important n’est pas là, ni le plus difficile : les gadgets, les bouteilles en plastique, et même les tourteaux de soja cultivés en Argentine pour nourrir les vaches du Charolais, on saura s’en passer. C’est plus compliqué avec nous-mêmes, avec notre comportement, le regard que nous jetons sur les autres, l’habitude que nous avons prise de nous défausser sur l’Etat, les lobbies, les partis, l’Europe et les méchants. Comment ne pas être stupéfait de la dégradation du lien social, du lien humain, révélé par la crise sanitaire ? Ces injures et cette défiance coulant à flots dans les réseaux sociaux, ces familles entassées dans des logements pourris, ces gens qui patientent des heures pour bénéficier de nourriture gratuite, ces migrants abandonnés et tous ces vieillards qu’il a fallu voir mourir pour redécouvrir qu’ils vivaient, relégués dans leurs EHPAD. Toute cette misère qui était cachée, que nous avions poussée sous le tapis et que le confinement fait sourdre et déborder. C’est par là qu’il faudra commencer et c’est sacrément plus difficile que l’avenir d’Air France !
Ah non pas les licornes roses !
Ah oui ! C’est vrai que tu les adores !
Tu as bien raison, à chacun de prendre ses responsabilités !
Le confinement met aussi en relief de vraies solidarité et prises de conscience…Tout n’est pas si négatif !
mais c’est mon côté licorne rose… 😉
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