J’ai participé l’autre jour à un exercice, un jeu collectif, intitulé La fresque du climat, qui permet de prendre conscience et de mieux appréhender la façon dont interagissent, au sein de la maison commune, les hommes et leurs activités, le climat, les océans, la biosphère.
Posant des cartes sur une table, en l’occurrence informatique, et dessinant des flèches qui les relient, on voit les effets de telle activité sur les émissions de gaz à effet de serre, les effets de la concentration des gaz à effet de serre sur la température de l’eau, et la manière dont tous ces phénomènes se cumulent et rétroagissent pour dessiner un avenir assez sombre.
A la fin de l’exercice, il est proposé à chacun d’exprimer son état d’esprit en se positionnant sur un dessin représentant des personnages dans un arbre : certains y grimpent, d’autres sont assis sur ses branches, d’autres encore, arrivés à son sommet, se précipitent sur le sol. Et le plus grand nombre de mes camarades choisirent de se représenter ainsi, se jetant à terre par désespoir.
Se jeter à terre, évidemment, cela ne sert à rien. Ce qu’il faut, c’est que l’inquiétude suscite une nouvelle boucle de rétroaction conduisant à modifier les activités responsables de la catastrophe ; que la fresque du climat ne soit pas linéaire mais circulaire.
Mais peut-être y a-t-il là une question de psychologie personnelle, de réaction face au danger : certains d’entre nous ont besoin d’être au pied du mur pour réagir vraiment quand le même péril en inhibe d’autres. Chez certains, l’imminence de la catastrophe conduit au désespoir et a l’immobilisme ; chez d’autres, elle conduit à l’action.
Edgard Pisani se disait un pessimiste actif : il avait une vision plutôt sombre de l’avenir mais cela le conduisait à agir pour éviter que ses prédictions ne se réalisent. D’autres seraient plutôt des optimistes actifs : ils voient l’avenir en rose mais ne restent pas béats et agissent au contraire pour le construire ainsi.
L’important n’est pas tant d’être optimiste ou pessimiste que d’être actif, en considérant que ni le pire, ni le meilleur ne sont jamais sûrs et qu’ils sont toujours à construire. Être gaie et hardie.
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