Comme on demandait à Jeanne d’Arc, durant son procès, ce que ses voix lui avaient dit, elle répondit qu’outre les messages relatifs à Orléans, aux Anglais et au sacre du Dauphin à Reims, Marguerite et Catherine, et peut-être Michel et Gabriel, lui avaient demandé d’être gaie et hardie.
Gaie et hardie ! Voilà un beau message, un beau conseil, un beau programme. Gaieté et hardiesse sont, dans mon esprit, des synonymes de jeunesse et elles ont une vertu intrinsèque comme a une vertu intrinsèque la beauté. Il est bien, il est mieux, que la beauté se double de bonté et de bienveillance mais même quand elles ne sont pas là, la beauté est quelque chose de grand et de lumineux ; elle a une vertu en soi. De la même façon, gaieté et hardiesse peuvent probablement être mésusées mais quand elles jaillissent naturellement, spontanément, dans la flux même de la vie, elle sont évidemment du côté de la grâce.
Face à cette pure expression de la joie, de la confiance, du bonheur, de la vie, l’évêque Cauchon et ses assesseurs, la Sorbonne et l’Inquisition, tous ces livres poussiéreux et ces connaissances théologiques, toute cette accumulation grisonnante et compassée de mots et de sagesse, de savoirs et d’expérience, ne pèsent rien, ne valent rien, ne sont rien. La lettre se désagrège devant le souffle et l’esprit.
« Gaie et hardie« , est-il meilleure devise ?
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N’est-ce pas la fougue de la jeunesse qui nous sortira de l’impasse plus que l’expérience ?
[…] L’important n’est pas tant d’être optimiste ou pessimiste que d’être actif, en considérant que ni le pire, ni le meilleur ne sont jamais sûrs et qu’ils sont toujours à construire. Être gaie et hardie. […]
[…] faut, disait justement Jeanne, être gaie et hardie, et c’est probablement dans cet esprit, avec gaieté et hardiesse, qu’il faut avancer dans le […]