Quand les oiseaux chantent, que les hirondelles filent en tous sens, que les fleurs partout sont répandues sur l’herbe des prairies, que les papillons, les abeilles et les bourdons si gros, si poilus, si indifférents, si mignons, volètent d’un coeur à l’autre ; quand la splendeur du printemps éclate tellement qu’on en est ébahi, il n’y a que la joie, la joie dont on se laisse envahir, qui soit à la hauteur de la la beauté du monde.
Catégorie : Façons d’être
Les êtres, humains mais aussi animaux, les êtres humains comme les autres animaux, ne sont interchangeables que pour celles et ceux qui les veulent interchangeables,…
Il y a une façon de rendre hommage aux gens, que nous pratiquons tous, je pense (du moins je sais que cela m’arrive) et qui est à la fois irritante et malvenue. C’est celle qui consiste à souligner non pas les qualités intrinsèques d’une personne ou de son œuvre mais la notoriété des hommes et des femmes qu’elle a côtoyées.
Il y a, dans le balancement de la marche, une invitation constante à sentir, à penser, et parfois à rêver. Mais cette invitation diffère selon la marche, selon qu’on soit sur une route, un chemin ou un sentier : il y a, dans le rythme différent des pas, dans la maîtrise plus ou moins grande qu’on a de ce rythme, dans la confiance qu’il est plus ou moins nécessaire d’accorder à son corps plutôt qu’à son esprit, une variété d’états d’âme. Sur les grandes voies, l’esprit est militaire ; sur les sentiers, il danse comme un papillon.
Les êtres vivants, a dit je-ne-sais plus quel philosophe, physicien, ou biologiste, sont ces êtres qui savent transformer ce qu’ils mangent, boivent et respirent en leur propre substance : séquoia, lapin, femme, homme ou pâquerette. Mais il y a une lourde tendance des nourritures mentales et spirituelles les plus dégradées à devenir dégradantes pour celles et ceux qui les ingèrent et en font leur festin. Toutes leurs pensées et tous leurs actes finissent par être gangrenés par cette vilénie et cette bassesse qui deviennent leur substance et le centre de leur intérêt.
On peut, lorsqu’on est content, se contenter de son contentement, et tomber ainsi dans la satisfaction un peu bourgeoise ; mais on peut aussi, rempli de cette énergie singulière qu’est la joie, s’arracher à l’attraction de soi-même et s’élancer vers les étoiles et vers les autres, dans ce mélange d’altruisme et de volonté de puissance qui, bien que positif, n’est jamais très loin de l’ύβρις.
C’est toujours cette ambition un peu démesurée, un peu ridicule peut-être, d’être non pas la chose et son contraire mais la chose dans son entièreté, dans sa diversité, dans son épaisseur, sa gravité et sa légèreté, tout ensemble et pour le même prix : un homme ou une femme, tout simplement, pieds dans la terre et tête dans les étoiles.
Je me demande pourquoi beaucoup, dans la rue, qui n’ont pourtant pas de blessure saignante, montrent ce visage soucieux ou renfrogné. Ne savent-elles pas capter le plaisir infini des choses les plus simples ou craignent-ils seulement d’être considérés comme superficiels, égoïstes ou inconscients parce qu’ils ne pleurent pas, à chaque instant, sur l’immensité des malheurs du monde ?
Parler de biodiversité est comme parler de ressources humaines. Je ne sais qui a eu le premier l’idée d’employer cette expression mais j’ai du mal à comprendre qu’on ne lui soit pas tombé dessus à bras raccourcis tellement cette dénomination dévoile ce qu’on devrait chercher à cacher : l’assimilation des êtres à une ressource conçue et gérée pour être exploitée au mieux.