Quand vient la houle, quel plaisir que de sentir son corps, porté par la mer, onduler au gré des vagues, comme celui d’une chenille qui se promènerait dans un jardin, grimpant sur des brindilles puis en descendant (C’est l’image qui m’est d’abord venue).
C’est amusant de sentir son corps à la fois détendu et résistant, désarticulé mais entier, passif et cependant tonique ; chacun des membres qui bouchonne, comme isolé quoique attaché aux autres.
De devenir pantin sur la mer, une marionnette qui va et vient à l’ample rythme de ce grand corps liquide,
De cette grande respiration apaisante et humide, amniotique, maternelle ;
Cet abandon, ce grand laisser-aller régressif dans la fluidité prénatale.
Ma mère adorait cela : faire la planche dans la mer, s’oublier dans le flux et le reflux des eaux.
Et d’elle, entre autres, j’ai gardé cela.
En illustration, Éléonore, un jour de pas si grande houle.
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