Réflexions sableuses

Pour une centaine de petits sablés, il faut (dans l’ordre de préparation) 2 œufs, 200 g de sucre (coco, c’est meilleur), 500 g de farine, 200 g de beurre (qu’on aura fait ramollir)

Dans un grand saladier, on mélange vigoureusement, avec une cuillère en bois, les œufs et le sucre.

On ajoute la farine puis on mélange à la main pour obtenir une pâte sableuse.

On incorpore le beurre coupé en morceaux et on pétrit longtemps pour avoir une pâte qui se tient. 

On fait reposer un quart d’heure au frigo tandis que le four préchauffe à 180 °C.

On sort la pâte du frigo et, après avoir recouvert une surface de farine, on l’y étale sur une épaisseur de 3 ou 4 mm. On y découpe des biscuits avec une tasse, un verre ou, plus joliment, des formes. On les dépose sur une plaque et on fait cuire une dizaine de minutes.

Si l’on a employé des formes (ce que je conseille), on a des sablés de plusieurs apparences. On en préfère probablement une (pour moi, ce sont les petits bonhommes de pain d’épice) et pourtant, on préfère à la fin obtenir des biscuits de plusieurs formes que d’une seule, même la préférée. C’est très étonnant et contre-intuitif, mais c’est comme ça.

Le deuxième constat concerne l’irrégularité. Non seulement on préfère la diversité à l’uniformité mais on aime bien (du moins moi) que les biscuits ne soient pas tout à fait similaires, même ceux du même modèle : qu’il y ait un peu (un peu seulement, mais il est difficile de savoir ou commence le trop) d’irrégularité dans les formes, les angles, les épaisseurs, la couleur de cuisson. Quelques petits défauts ne nuisent pas à notre bonheur, et cette imperfection nous est même chère.

Étrangement, le bonhomme de droite, avec sa jambe tordue, nous est cher. On pourrait le considérer comme raté mais on le voit plutôt comme mignon.

Le troisième constat est le plus terrible : nous prenons un grand plaisir, quand le biscuit que nous mangeons a la forme d’un petit bonhomme, à croquer ses jambes, ses bras ou sa tête ; et la possibilité qu’ils nous offrent de laisser s’exprimer nos penchants sadiques ou anthropophagiques (peut-être l’un et l’autre) participe sans doute même de la préférence que nous avons pour ces figures si mignonnes et si adorables, d’autant plus mignonnes et adorables que nous pouvons les briser d’un coup de dents.

Je sais bien, évidemment, quand je croque dans l’espèce de bras de mon espèce de bonhomme de pain d’épice, qu’il ne s’agit que d’un biscuit fait de farine et de sucre. Mais n’aurait-il pas cette forme de bras, mon plaisir serait moins grand. C’est incontestable mais aussi un peu troublant – ne le trouvez vous pas ?

Aldor Écrit par :

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