Last updated on 22 août 2025

Certaines joies sont indicibles. Ainsi, celle qui me saisit, me transit ce 21 août au matin quand je vis qu’était paru, au Journal officiel de ce jour, le texte n°11, ce superbe, extraordinaire, et pourtant humble et discret dans son appellation arrêté du 1er juillet portant agrément du cadre de référence.
Oh ! Les bonds que fit mon cœur à la lecture de ces mots tellement empreints de poésie qu’ils peuvent aller se rhabiller les Baudelaire, Mallarmé, Hugo, Labbé et autres Saint-John Perse.
Le cadre de référence, le fameux cadre de référence est agréé ; il est finalement agréé ! Tout devient donc possible ici et maintenant, comme disait, il y a quelques années, une chanson de l’air duquel je me souviens mais dont les paroles semblent sortir d’une autre ère, d’un autre siècle (peut-être est-ce d’ailleurs le cas).
Que pouvait-on en effet bien faire, sans cadre de référence tamponné par les pouvoirs publics ? Évidemment rien. On a besoin, pour agir, si ce n’est même tout simplement pour vivre dans la cité, d’un cadre de référence reconnu, partagé, d’un cadre qui encadre nos façons de faire, peut-être même de penser, et auquel on puisse, en cas de besoin ou de contestation, se référer. C’est dire à quel point l’absence de ce cadre, ou du moins d’agrément officiel de ce cadre, était génante, pesante, pénalisante, interdisant aux développeurs de développer, aux entrepreneurs d’entreprendre et, plus radicalement, aux créateurs de créer.
Saluons donc comme il se doit, avec champagne et allégresse, la parution au JORF de ce texte capital, essentiel, indépassable, de ce texte au titre si parlant (Agrément du cadre de référence !) qu’il est comme un haïku suprême, une de ces choses qui marquent leur temps et grâce auxquelles plus rien n’est jamais après comme avant.
Hosanna, hosanna ! Vive le cadre de référence et puissent ses bienfaits se répandre sur nos vies et nos activités comme miel et ambroisie !
Derrière ma lecture, on peut entendre la chanson à laquelle je fais référence. Il s’agit de Changer la vie, l’hymne adopté par le Parti socialiste en 1977 (Eh oui, finalement, c’est bien le siècle dernier et bientôt un demi-siècle). Les paroles, de Herbert Pagani, étaient d’une naïveté qui donnent presque aujourd’hui motif à pleurer mais c’était très entraînant et porté par une musique de Mikis Theodorakis.
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