Last updated on 20 février 2017
Il y a, sur le clocher de l’église de Hauteluce, village perché au bout de la vallée du Beaufort, en Savoie, un squelette arrêtant le cadran d’une montre : la mort stoppant le temps, ou la vie.
Céline, notre guide, disait de cette image qu’elle pouvait être interprétée de deux façons : soit comme un message de mise en garde : “Attention, braves gens, la mort vous guette. Repentez vous tant qu’il en est encore temps“. Soit comme une invitation à la vie, qui est courte et dont il faut profiter.
La vérité est faite de ces deux interprétations à la fois : ce que nous dit l’image, c’est que le temps est irréversible : on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve, ce qui est passé est passé et plus jamais ne se reproduira. Il faut donc cueillir chaque moment pour ce qu’il est : une fleur unique que nous ne reverrons plus jamais, qui plus jamais ne se reproduira.
La prise de conscience de l’irréversibilité du temps rend censée la nostalgie dont parlait Jankelevitch, mais ne doit pas y conduire. Que le temps soit irréversible doit au contraire nous conduire à mettre notre attention dans chaque instant, unique, irreproductible ; à jouir de chaque moment non pour en profiter abusivement mais pour en capter la richesse et le charme infini, unique.
Comme ce doux paysage de montagnes couvertes de neige autour du chalet tranquille, dans le jour gris qui ce matin se lève.
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Sur le mur de l’église de Roscoff, en Finistère Nord, au-dessus d’un cadran solaire, on peut lire l’inscription suivante “Craignez la dernière”… Je suppose que c’était un thème récurrent, peut-être encore plus fort à une époque où la vie était forcément plus courte et risquée qu’aujourd’hui!