La loi de la jungle, ce n’est pas la loi du plus fort, c’est la loi du plus adapté, ou plutôt même la loi des adaptés, qui pousse chacun à trouver le lieu et le moment où il pourra , d’une façon ou d’une autre, coexister avec les autres, faire avec eux écosystème.
Catégorie : Philo
On peut parfaitement ne pas être totalement en accord, voire avoir des réserves vis-à-vis d’un parti, d’une liste, d’une alliance, et cependant voter pour elle sans réticence, parce qu’agir n’est pas faire, qu’une élection relève de l’action et que s’il fallait attendre, pour voter pour elle, qu’une liste soit strictement conforme à nos désirs, nous ne voterions jamais.
La science et la vérité se conquièrent de haute lutte même si souvent avec joie ; elles ne s’apprennent pas par cœur ni ne s’imposent au forceps de la loi.
L’action est forcément simple, voire univoque car dans l’action la simplicité est nécessaire à l’efficacité ; la pensée, quant à elle, tend naturellement à la nuance et à la complexité car c’est son mode d’être. La langue de bois consiste à forcer la pensée, complexe et nuancée, à se couler dans le moule simple de l’action.
Dans sa fixité et sa pérennité, le mot empêche de distinguer la fluidité des choses réelles : nous sommes engoncés dans une explication qui ne parvient plus à s’accrocher au réel parce qu’elle s’accroche aux mots. A vouloir absolument mettre des mots sur les phénomènes, nous ne pouvons plus les penser.
Le clerc qui ne trahit pas est celui qui accepte de trahir son camp si la vérité le demande. C’est le Georges Bernanos des Grands cimetières sous la lune ; c’est la Simone Weil qui, partie elle-même combattre dans les rangs des Brigades internationales, écrit à ce même Bernanos tout le dégoût que lui inspire le sang inutilement versé.
Il y a le monde de l’action et le monde de la pensée. Chacun a ses propres valeurs et ses propres règles : la vertu première de l’action, c’est d’être efficace ; la vertu première de la pensée, c’est d’être juste
L’injonction qui nous est faite de faire confiance à la science recèle une telle contradiction interne qu’elle nous rend malheureux et engendre chez nous une névrose.
Telle est la nature de la clarté du jour, et de cet autre delight qu’est le bonheur : il faut être prêt à la nuit pour que la lumière renaisse ; être prêt à tout abandonner et à ne rien retenir pour que le plaisir advienne ; être prêt à tout perdre pour que l’amour vive.