Last updated on 20 février 2017
L’une des choses très agréables ici, que nous – moi du moins – regretterons à notre retour dans la Grande ville, est l’absence de bruit. Non pas le silence, non pas l’absence de bruits mais l’absence de bruit au singulier.
Lorsqu’on est là haut, parmi les champs de neige, on entend des bruits : cris d’enfants, chants d’oiseaux, chocs métalliques de tiges de télésièges, lointaine pétarade d’une lointaine voiture, passage d’un avion dans le ciel, froufrou de la neige tombant des branches d’un sapin, chuintement du vent passant entre les arbres… On entend des bruits mais ces bruits ne sont pas, comme dans les villes, noyés dans un bruit constant, incessant, indistinct. Ce sont des bruits individualisés, distincts, identifiables, dont on peut cerner l’origine et la cause, des bruits dont l’écoute permet de mieux saisir le monde.
Le bruit des villes est un brouhaha agissant comme un brouillard au milieu duquel on se perd. Il est une rumeur dépourvue de centre et de périphérie au sein de laquelle tout est brouillé et tout disparaît, et d’abord nous-mêmes.
Le bruit noie. Il confond les choses en un grand rien où tout se mêle. Les bruits, quant à eux, construisent le paysage, lui donnent sa saveur et son sel.
Heureuse montagne où l’on s’entend et où l’on entend le silence.
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Très belle réflexion 🙂 !
Le bruit noie ? Je dirais : le bruit nuit, le bruit broie…
Oh ! Nana ! Que c’est joliment dit !
Merci bien de votre passage sur mon blog ! Nous aussi sommes allés aux Saisies l’été avant-dernier. Vous avez bien de la chance d’être à la montagne ! 🙂
Ce fut effectivement bien agréable. Mais c’est désormais terminé.