Hier après-midi, tandis que le soleil brillait, j’ai nettoyé mes vitres. Elles en avaient bien besoin, noircies qu’elles étaient par la suie parisienne. Et j’éprouvai, à ce travail simple mais demandant minutie et attention, une grande satisfaction. Celle qu’on éprouve lorsqu’on fait bien la vaisselle ou que, écolier préparant sa rentrée, on range bien son cartable, vérifie le contenu de sa trousse ou taille avec soin ses crayons : on fait quelque chose dont on maîtrise l’ensemble du processus et on peut le faire vraiment au mieux, en y mettant le temps qu’il faut mais en sachant que le résultat sera à la hauteur de l’effort accompli.
Ce genre de satisfaction n’est plus si courant aujourdhui. Il est devenu rare que, dans le travail, les choses soient simples et maîtrisables de bout en bout. Plein d’intervenants, plein d’aléas possibles, qui font que cette chose là, qu’on produit, n’est plus vraiment la nôtre mais celle d’un groupe, d’une équipe, d’un entreprise. La division du travail fait gagner en efficacité et en productivité mais on y perd la satisfaction profonde que donne le travail mené de bout en bout.
L’artisan réalisant sa pièce, l’artiste terminant son oeuvre ont, probablement plus que nous, l’occasion de connaître cette satisfaction et ce plaisir. C’est la simple satisfaction, le plaisir grand mais dénué d’orgueil que donne le travail bien fait. On a, très modestement mais véritablement, apporté sa pierre à l’édifice, enrichi le monde de quelque chose, apporté de la beauté.
Il n’y a que dans les choses simples qu’on puisse ressentir cela. Dans ces choses qu’on accomplit de bout en bout, qu’on peut accomplir bien et qui ne se prêtent à aucun vanité : satisfaction du ménage bien fait, du meuble correctement monté, du bon plat préparé pour ceux qu’on aime, du jardin bien sarclé : le bonheur des choses simples.
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Je connais ce sentiment. Le zen des choses simples…
Oui, le zen des choses simples accomplies simplement et sans aller au delà de ce qu’elles sont.
Oh oui…un bonheur sans fioritures.
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C’est cela, Célestine. Sans fioritures et sans chichis (et sans prétention, ce qui est peut être la chose qyui m’est le plus difficile…).
“En pleine conscience”, “consciencieusement”; deux termes différents mais qui aboutissent à une certaine sérénité… en tout cas en ce qui me concerne. Je trouve aussi que le travail manuel, plus encore qu’une tâche intellectuelle, m’apporte satisfaction, sûrement parce qu’il est plus aisé de contempler le travail achevé.
Oui, Joëlle : on voit le résultat ; on a créé quelque chose. Et ça fait simplement plaisir.
Mon papa travaille toujours conscieusement. C’est qqchose que j’essaie de développer!
… Et je suis sûr que tu essaies très consciencieusement, Annick…