Il y a actuellement au Centre Georges Pompidou une exposition consacrée au peintre André Derain. Et au sein de cette exposition, un tableau magnifique et magique, nommé La Danse, qui a d’ailleurs été utilisé pour l’affiche.
Outre son étrange beauté et le charme se dégageant de sa tête penchée à la façon des hei tiki maori, je me demandais pourquoi le personnage principal, à gauche, me fascinait tant. Et c’est en essayant, stylo à la main, de reproduire le dessin des ondulations de sa tunique, que j’ai trouvé : ces ondulations sont les mêmes que celles qui recouvrent le corps et le cou du dieu Cerf, à la fin de Princesse Monoké.
De même que sa tête penchée, au delà des hei tiki, rappelle les esprits de la forêt qui apparaissent dans le même film.
L’amusant est que cette série de correspondances, que je sentais sans arriver à les saisir, soit parvenue à ma conscience par le truchement de ma main et du stylo qu’elle tenait. C’est la mémoire de la main qui a joué : la main sait se souvenir de choses que la conscience a oubliées et qui, par son intermédiaire, reviennent à la mémoire.
Tel est l’objet de cet enregistrement.
C’est vrai. C’est comme quand on est incertain de l’ortographe d’un mot : on le retrouve parfois en l’écrivant. Superbe tableau fauviste en passant, je me connais pas ce peintre!
Il y a eu également au Musée d’art moderne une expo sur Derain, Balthus et Giacometti, très remarquable, je ne sais pas si elle est terminée.
J’apprends à jouer du piano et j’ai plusieurs fois remarqué l’existence de cette mémoire des mains : il m’arrive de savoir un morceau seulement avec les doigts, et alors que je ne connais pas la partition, comme une gestuelle machinale …
Oui… 🙂
C’est très intéressant. (Je dirais comme toujours) Tout ce qui est du domaine des correspondances me fascine.
C’est dommage que je ne parvienne pas à trouver sur le net une image pour illustrer tes dires par rapport au fameux dieu cerf. Je n’ai pas souvenir de cette séquence (il y a longtemps que j’ai vu le film je ne m’en souviens plus.
belle journée cher Aldor
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Merci, Célestine. C’est effectivement extraordinaire – surtout quand on compare la correspondance ressentie avec réalité, dans laquelle les ressemblances s’estompent… :
https://goo.gl/images/rJ5VZ7
Merci beaucoup. J’avais vu cette image, mais cela ressemble si peu à un cerf…on dirait plutôt une sorte de lynx… 😉
C’est que le dieu Cerf passe par de multiples métamorphoses… Et c’est là son dernier avatar.
Un de mes fils retenait ses cours grâce à la « mémoire de la main », disait-il. A mon sens, pour toute opération d’apprentissage efficace il faut impliquer le corps, et le cœur, et ne pas se contenter du travail cérébral.
Bonne journée, Aldor.