On parle beaucoup des gens, ces derniers jours, de la façon dont les gens pensent, votent, réagissent, de ce qu’ils aiment et qu’ils n’aiment pas, de ce qu’ils se disent, vont probablement faire, peut-être refuser, de leurs motivations, de leurs passions, de ce qui les anime, de leur comportement, attirances, réserves ou détestations vis-à-vis des partis et des programmes.
Catégorie : Mots
La poésie est partout, et parfois dans les lieux les plus inattendus, par exemple dans les procès-verbaux d’une instance aussi sérieuse et policée que le Conseil supérieur de l’énergie (le CSE pour les intimes).
Un merde lancé à qui parle pour ne rien dire, c’est un peu de vérité, de vérité boueuse jetée à la figure de ceux qui font des phrases et qui, peut-être, ne savent plus eux-mêmes ce qu’il en est, bernés qu’ils sont par leur propre berceuse.
Qui n’a jamais fait l’expérience d’entrer dans une boutique vide et de constater qu’immédiatement après la foule arrive ? Nous sommes profondément, ataviquement, et peut-être à juste titre, des moutons de Panurge.
Gaieté et hardiesse ont une vertu intrinsèque comme a une vertu intrinsèque la beauté. Il est bien, il est mieux, que la beauté se double de bonté et de bienveillance mais même quand elles ne sont pas là, la beauté est quelque chose de grand et de lumineux ; elle a une vertu en soi.
Et que j’étale la gratitude due à mes chaussettes qui chauffent mes petits pieds, et que je vante le baratin si inspirant du vendeur de chaussettes, et que je dise à quel point le vendeur de chaussettes et moi sommes bienveillants, lui de vendre sa camelote, et moi de lui en savoir gré.
Il nous faut réapprendre les catégories de l’important, de l’essentiel, du nécessaire, les dégager de la gangue dans laquelle un système économique aveugle les a engoncées. Abandonner les flacons pour garder les étoiles.
Pour les choses banales et sans importance, la règle peut suffire. Mais dès lors que l’essentiel est en jeu, la règle ne suffit pas et le discernement devient nécessaire.
Rien de plus asymétrique que le pur et l’impur. Il suffit d’un presque rien d’impur pour que le pur devienne impur ; alors qu’une fois le pur devenu impur, on aura beau y déverser des tombereaux de pur, jamais il ne reviendra à sa pureté originelle.
Ni le cerf poursuivi par une meute de chiens, ni le taureau mené de force dans l’arène n’ont commis de crime. Ils ont été traqués par plaisir sanguinaire alors qu’ils ne demandaient qu’à vivre leur simple vie. Ils ne sont ni des criminels ni des condamnés mais des victimes. Il n’ont pas à être graciés, eux qui seraient au contraire les seuls à pouvoir pardonner.