Le prochain, c’est celui dont on s’approche


Dans sa belle encyclique Tous frères (Fratelli Tutti), François, le pape, revient longuement sur la parabole du Samaritain (le bon Samaritain), qui est (comme je ne le savais pas) une réponse à la question posée par un docteur de la loi : “Qui est mon prochain ?“. Et le prochain, répond Jésus, c’est cet homme blessé sur le bord de la route dont le Samaritain, qui passe par là, s’approche.

Le prochain ne nous est pas donné ; le prochain, c’est celui dont on s’approche.

Le Samaritain aurait pu, comme d’autres personnages du récit avant lui, ne pas voir ou passer outre parce qu’il a autre chose à faire. Il aurait pu d’autant plus agir ainsi qu’il est Samaritain, fils de ce peuple méprisé et repoussé. Mais il surmonte toutes les haines dont son peuple est victime, franchit tous les obstacles et s’approche de l’homme blessé pour le secourir.

C’est dans ce mouvement d’approche, qui vient de nous, que l’étranger devient notre prochain. Ca ne nous est pas donné et ça ne coule pas de source. Il y a bien au fond de nous un sentiment de fraternité, d’identité, qui nous pousse à reconnaître les autres et à leur porter secours ; mais il y a également tant de méfiance et de peur ! Les deux forces coexistent et se combattent, comme centripète et centrifuge, et il faut, pour aller vers l’autre, faire effort sur soi-même.

Et c’est dans cette reconnaissance de l’autre que celui-ci advient comme mon prochain : le prochain, c’est celui dont on s’approche.

 

Aldor Écrit par :

Un commentaire

  1. 13 octobre 2020
    Reply

    Merci Aldor,
    En te lisant, j’ai eu une grosse émotion, tu m’as fait pleuré…
    Que c’est beau, je te remercie beaucoup.
    “Le prochain c’est celui dont on s’approche”, cette phrase est désormais gravée en moi.
    Merci
    Corinne

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