Ce n’est pas l’assurance que nous voulons, meme si c’est elle qui parfois, souvent nous tente, c’est la confiance, la confiance qui est qui est l’absolu contraire de l’assurance, car placée en l’autre et nous pas en nous-mêmes.
Étiquette : amour
Si mes mots, à quelques-uns, peut-être à quelques-unes, rappellent quelque chose, si à ces souvenirs un souvenir se noue, se noue de plus profond, de plus puissant que nos inimitiés, tout n’aura pas été vain dans le rappel de ce matin d’été, de la saveur du sel sur les lèvres baisées.
C’est pourquoi j’aime bien, en dépit de ses nombreux défauts, cette démocratie grecque avec ses mandats courts et parfois tirés au sort. Il est judicieux de mettre tout en oeuvre pour éviter que l’autorité ne se dégrade en pouvoir.
Il y a, dans tout sentiment amoureux, l’ambition (la prétention ?), l’illusion peut-être, d’être celui ou celle par qui l’espérance, la joie et le salut se fraieront un chemin jusqu’au cœur de l’autre ; d’être le prince charmant dont les sentiments purs, l’amour vrai et le dévouement sauveront l’être aimé de son sommeil, du sort qui lui fut jeté, de ses peurs ; et lui permettront d’être enfin lui-même, d’être qui il ou elle est vraiment.
C’est étrange, comme nous aimons les choses (et peut-être les êtres) de façon limitée et temporaire, jamais de façon absolue et pérenne, sauf celles qui nous échappent. Vient toujours un moment où, à l’envie, au plaisir, au désir, succède l’ennui, la lassitude, quand ça n’est pas une sorte de dégoût.
Il faut, pour embrasser le malheur, avoir d’abord embrassé l’amour. Pour pleurer la destruction du monde, avoir d’abord compris qu’on l’aimait.
On peut évidemment se tromper ; il faut évidemment pouvoir se tromper : si la chose était sûre, ce ne serait plus foi mais connaissance, et la magie du saut dans le vide disparaîtrait. C’est de l’incertitude que le geste tire sa beauté et donc sa force.
C’est ce que nous devons apprendre : ne pas nous définir, comme c’est le plus facile, le plus tentant, le plus immédiat, le plus naturel peut-être, par le rejet des autres (ou de l’Autre) ; ne pas fuir sous prétexte qu’on nous suit.
On appelle ça reconnaissance mais la première est souvent plutôt une découverte ; la deuxième un aveu, fait à soi-même puis aux autres ; et la troisième une expression de gratitude. Mais les trois sont liées et rebouclent l’une sur l’autre.