Sous une cascade pétrifiée s’ouvrait une vasque bleu lagon dans laquelle se dressait la forme d’un piano droit. C’était un orgue de pierre sur le corps duquel l’eau coulait, faisant danser de petites algues, pareilles à des cheveux de femme, qui ondulaient dans le courant, comme on le voit parfois sur les rochers que recouvrent et découvrent le flux et le reflux des vagues de la mer.
Sur la face tournée vers le ciel, nul clavier ne se voyait ; mais on distinguait, brune et rouillée, une plaque de fer. Il fallait, comme l’avait fait devant moi une vieille femme au cheveux gris, se munir d’une barre de métal ou d’un galet et frotter avec douceur cette plaque pour que la pierre vibre, faisant naître des ondes dans l’eau claire.
C’est alors que s’élevait le chant de l’orgue, que levaient les notes de musique dans le grand champ ensoleillé.
Qui sait d’où nous viennent les rêves ? Mais je dois à Chantal Desrues l’image des notes de musique se levant dans le champ comme des épis de blé.
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