Activisme

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L’activisme est un art difficile. Car si l’objectif du combat est souvent consensuel, ses modalités, qui exigent de mettre les mains dans le cambouis, le sont beaucoup moins. Et même quand il ne s’agit pas de se salir vraiment les mains, passer à l’acte est forcément faire un choix parmi plusieurs possibles, ce qui est par nature moins consensuel qu’approuver une grande idée générale.

On ne peut pas, d’un côté, rester les bras croisés face aux catastrophes qui s’enchaînent, se contenter de se lamenter comme le font la plupart d’entre nous : il faut bien tenter de faire quelque chose, aussi dérisoire que cela soit. Honneur aux activistes qui sautent le pas !

Mais d’un autre côté, il y aura toujours des gens (et je m’y inclue) pour critiquer la forme particulière d’action qui a été choisie, souligner qu’elle est mal venue, impopulaire, inutile, contre-productive.

Et les activistes, sombrant dans la discipline aveugle des militants, au lieu de savoir faire la part entre la nécessité de l’action et la qualité de l’action retenue, s’accrochent à celle-ci comme au filet de Roland-Garros ou à la route du Tour de France, comme si mettre en cause ces actions particulières était trahir la cause.

Et pourtant, ce n’est évidemment pas parce qu’une cause est juste que tout ce qui est fait en son nom est bien. On peut saluer l’initiative des arrêteurs du Tour de France tout en ayant des réserves sur sa pertinence opérationnelle, dire bravo au principe de l’action tout en regrettant que, dans le vaste éventail des sports et loisirs, elle s’en prenne au cyclisme qui, malgré toutes ses dérives, n’est certainement pas le plus criminel au regard des enjeux cruciaux du réchauffement climatique et de la sauvegarde de la biodiversité.

Oui : en même temps, car la réalité est souvent ainsi.

Aldor Écrit par :

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