Parmi les beaux métiers du monde, il y a celui de jardinier.
J’aime ces hommes et ces femmes qui, tout de vert vêtus, presque invisibles au milieu des parterres, sarclent, bêchent, sèment, élaguent, protègent, nourrissent, élèvent et soignent les plantes de nos jardins, permettant aux fleurs d’éclore, aux arbres de grandir et aux fruits de mûrir.
J’aime ce labeur discret et patient, tournant et retournant d’un bout à l’autre de l’année ; ce long travail de maïeutique faisant la ronde à travers les quatre saisons.
Rendre les villes des hommes moins mécaniques, moins minérales, moins grises et noires, moins poussiéreuses ; y faire pousser cette végétation qui aère, rafraîchit, embellit, vivifie ; cette herbe, ces fleurs, ces arbres qui savent ce qu’est le vent et chantent quand il vient ; cette végétation qui connaît les saisons et les salue, chacune à sa manière, quand la pierre et l’acier demeurent aveugles et silencieux ; ces feuilles et ces branches qui accueillent la pluie et s’en lavent quand les murs s’en salissent ; ces racines qui se repaissent de l’eau du ciel quand le bitume en dégouline.
J’aime ces servants du culte luxueux des jardins, ces humbles serviteurs de la beauté du monde qui insufflent au coeur pétrifié de nos villes la couleur, la douceur, la tendresse éphémère des fleurs et de la vie.
Être jardinier du Jardin des Plantes, cela me paraît un très beau destin.
L’image de tête, prise au Jardin des Plantes, montre deux fleurs de myrte qui poussaient dans le Jardin alpin.
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