Une directrice de l’administration est nommée directrice générale. Aussitôt, le réseau social à prétention professionnelle s’illumine de centaines de petits coeurs et pouces levés qui viennent, comme dans les antichambres de Versailles, dire leur joie et faire leur cour à l’heureuse élue. (Je ne me moquerai néanmoins pas trop d’eux ; ça ne serait pas gentil et il m’est souvent arrivé de faire de même, si même je ne l’ai fait ici, ce qui n’est pas impossible.)
D’autres poussent un peu plus loin l’hommage-lige en rédigeant un commentaire (qui le plus souvent, en fait, se réduit à un “Félicitations !”) qui ne mange pas beaucoup de pain mais permet de se dégager de la masse un peu anonyme des déposeurs d’icônes, d’afficher son nom de façon plus visible, et d’accroître ainsi son statut (comme on dit dans les jeux de rôles) aux yeux aussi bien de la promue que des autres membres du réseau.
Certains commentaires sortent cependant un peu du lot. J’ai notamment une certaine tendresse pour les “Cette promotion est amplement méritée” qu’on considèrerait comme relevant du pur mansplaining s’il n’était laissé aussi bien par des femmes que par des hommes.
Ah ! Les réseaux sociaux ! Quelle tristesse que La Bruyère ne les ait pas connus !
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