À l’occasion des Jeux olympiques de Paris dont elle est (il ou elle ? c’est toujours un sujet de discussion avec Olivier. Quant à moi je préfère elle) un des grands sponsors, EDF a réalisé un très joli et très efficace petit film sur le sport et les énergies renouvelables, thématique qui a du sens pour elle puisque cette entreprise est également un des grands acteurs de la filière EnR.
En une minute trente, ce petit bijou nous fait ressentir la vague d’émotion qui emporte et anime les athlètes au jour et à l’heure de se lancer dans l’arène, de jouer leur va-tout dans l’épreuve ultime.
C’est très beau. On est saisi par les images, l’ambiance, la musique, le rythme, la voix, la voix de Pauline Ziadé qui, d’abord calme et posée, monte et accélère jusqu’à la pâmoison, jusqu’à l’extase finale : Thérèse faisant l’expérience de la transverbération (ou quelque chose de moins mystique mais de tout aussi bouleversant).
L’énergie qui se renouvelle. La force de travail qui se reproduit, disait plutôt Marx. Ce moment où le corps exulte, chantait Brel. C’est amusant comme, même simple spectateur, même quand on est seulement là à regarder un écran dans une fan zone, on se prend au jeu, on vibre et palpite aux exploits des athlètes, on sent en nous l’excitation monter ; et comme on aime, à ces moments, être dans la foule : se perdre, se dissoudre, s’anéantir en plus vaste que soi, comme Thérèse s’anéantit en Dieu et nous autres en l’autre.
L’énergie de la communion, ce plaisir de la tension qui, longtemps contenue, longtemps compressée, se libère et éclate, se répand autour de nous et nous laisse, pantois, sur la grève, quand la vague est passée.
Mais, dans le reflux qui suit la trainée de l’écume, quand se réveille en nous l’animal triste, que la raison reprend ses marques et que le corps se tait, quelque chose apparaît dans la conscience renaissante qui vient jeter une ombre sur la joie : le souvenir de ces “offices de solidarité” imaginés par Aldous Huxley, au cours desquels les peuples du Meilleur des mondes, scindés en castes qui ordinairement se méprisent, tentent de revivifier, de refonder le collectif et le commun par des chants et des danses, des transes haletées visant à ressouder, dans l’orgie, le lien social autrement si ténu.
“Orginet-Porginet”. Ce chant aussi, alors, revient du fond de ma mémoire comme un avertissement, une invitation à ne pas se laisser complètement absorber.
On pourra également voir le film dont je parle ici au Pavillon EDF, sur les Champs-Elysées.
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