On me demande quelque chose ; je le prends un peu de haut, considérant que c’est une faveur qu’on me demande ; et ce n’est que plus tard que je réalise mon erreur : en s’adressant ainsi à moi, on me demandait moins une faveur qu’on ne m’en faisait une, celle d’être choisi.
Étiquette : demander
Utiliser ceux qui nous aiment, dire : “Faites ça par amour de moi”, c’est le fait des seules courtisanes ou bien encore des maquereaux.
On ne demande pas aux autres parce qu’ils nous demandent ; on ne donne pas aux autres parce qu’ils nous donnent ; on demande aux autres parce que nous leur donnons.
Demander, c’est permettre à l’autre d’exprimer sa générosité, son altruisme sans abus et sans s’imposer. C’est lui permettre d’exprimer son amour de façon consentie.
On ne demande, on ne demande vraiment qu’à ceux qu’on aime – quelle que soit la sorte d’amour qu’on leur porte : estime, amitié, amour ou amour ; aux autres, on ne demande que des choses insignifiantes : “passe moi le sel”, “donne moi le pain”.
Dès lors que la demande est signifiante, elle ne s’adresse qu’à ceux qu’on aime. Et elle porte en elle autre chose, qui lui est irréductiblement liée même si elle n’apparaît pas toujours : un don. Au cœur de chaque demande faite à ceux qu’on aime, il y a don : don de confiance, don de temps, don de soi.