Il y a des mois que sont diffusés, de plus en plus nombreux, sur les réseaux sociaux, des petits films montrant des policiers, des gendarmes, des CRS, se livrant à diverses exactions violentes et injustifiées. C’est cette jeune fille qui, à Toulouse, s’étale par terre alors qu’elle quitte la manifestation, parce qu’un CRS lui fait volontairement un croche-pattes ; c’est ce policier qui, à Saint-Augustin, tire pratiquement à bout portant sur un manifestant, le blessant probablement grièvement ; ce sont ces images de crânes brisés et d’yeux crevés qu’on a tous pu voir ici et là.
Cette violence policière, on le sait, est le plus souvent une réaction épidermique ou exaspérée à la violence terrible des casseurs, des pilleurs, des manifestants quelquefois, à qui les forces de l’ordre ont été opposées. Mais cet enchaînement, que chacun comprend, ne constitue pas une justification. Il n’y a pas de symétrie à respecter entre les fauteurs de trouble et les forces de l’ordre car celles-ci sont justement là pour éviter que la violence ne se répande ; elles sont, et c’est un très beau nom, les gardiens de la paix.
Les forces de l’ordre maintiennent la paix publique. Elles sont là pour que la vie normale puisse se dérouler sans qu’on craigne de sortir dans la rue, ou du moins que la crainte soit minimisée. Elles sont là pour rassurer comme elles l’ont si bien fait au lendemain des attentats de janvier 2015.
Que ces mêmes forces de l’ordre, qui portent les uniformes, les insignes et les armes de la République, deviennent des fauteurs de trouble dont on craint l’apparition quand on se promène tranquillement dans les rues, cela trouble, justement. Qu’on puisse, dans une démocratie, hésiter à aller manifester non pour de bonnes raisons mais de peur de recevoir un coup de matraque injustifié ou une grenade perdue dans le visage, cela inquiète.
Quand les forces de l’ordre deviennent, comme c’est le cas dans certains régimes en perdition, des forces de désordre qui ne savent plus que répandre la terreur, tout est fini. Quand, au lieu de rassurer et d’apaiser, les gardiens de la paix effraient et exacerbent, tout est perverti parce que la seule vraie légitimité des forces de l’ordre, c’est la confiance qu’on leur accorde.
En savoir plus sur Improvisations
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Je rêve d’un monde où on n’aurait plus besoin de « gardiens » de la paix…Parce que la paix ne serait pas menacée…
Ben quoi, on peut rêver non ?
•.¸¸.•`•.¸¸☆
Tu as raison, Célestine. Il est bien triste de devoir garder la paix.
Célestine a raison bien sûr ! A défaut de paix installée, je me demande si ces hommes des forces de l’ordre n’obéissent pas justement aux ordres du gouvernement ? Nous n’avons pas vécu une telle violence depuis des lustres …