Toutes ces déclarations, toutes ces pétitions, tous ces appels à changer le monde, notre mode de vie, notre rapport à la nature, donnent le tournis, créent la désillusion et laissent un arrière-goût désagréable. Non pas à cause de ce qui est proposé au fond – ce sont souvent (pas toujours !) de bonnes idées – mais à cause de la manière de les présenter et de les mettre en avant : cette course un peu folle à qui sera le premier, à qui criera le plus fort, à qui sera le plus suivi, cette surenchère un peu désespérante à qui aura la plus grosse.
S’il y a une chose à changer radicalement et en priorité, c’est sans doute justement celle-ci : cette façon que nous avons (et je ne me mets certes pas à part) de plus vouloir parler que de vouloir écouter, de vouloir faire triompher ses idées et ses projets plus que de vouloir coopérer aux idées et aux projets des autres.
Mais parce que nous ne voulons pas rater le coche du nouveau monde, parce que l’occasion est là, qui se présente, dont nous craignons qu’elle ne soit à jamais gâchée, nous voilà repartis comme en 14, comme en 40, à jouer des coudes pour nous faire entendre. Et à peine avions nous déclaré que – promis, juré ! – nous tirerions désormais les leçons du passé, que nous nous empressons de les oublier et de retomber dans nos travers, emportés par le tourbillon d’un monde qui n’attend pas.
Et nous n’avons pas pris le temps du deuil et du silence, le temps de la viduité.
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Je suis effarée de cet empressement des gens à vouloir reprendre comme avant la consommation, les sorties, d’agir sous l’impulsion du plaisir en priorité. Aucune humilité, beaucoup d’individualisme, de paraître et de parlote pour se montrer, peu de profondeur, aucune patience ni remise en question, c’est un peu effrayant. Cette crise est un beau révelateur de ce qu’est devenue la société. Et çà c’est bien ! Merci pour vos articles. Dommage qu’on ne puisse plus laisser de commentaires sur WordPress. Bon mardi !
Merci Roseleen.