Altruisme et égoïsme

Last updated on 12 décembre 2020


Il y a parfois (mais pas toujours, bien sûr) quelque chose de louche et d’hypocrite dans les appels à l’altruisme, à la gentillesse, à la bienveillance. Parce qu’ils sont les beaux vêtements dont peuvent se recouvrir la paresse, la veulerie, le manque de courage. Et à l’inverse le vrai altruisme, la vraie gentillesse, la vraie bienveillance peuvent s’incarner dans des personnes qui ne prétendent à aucune de ces vertus mais se contentent de faire au mieux ce qu’elles ont à faire, d’avancer et, ce faisant, de faire avancer les choses.


C’est la thèse dérangeante – dérangeante parce qu’elle touche quelque chose en nous – que défend, dans son livre La grève (Atlas shrugged), l’écrivaine américaine Ayn Rand.

Depuis sa parution en 1957, ce pavé de plus de 1000 pages, une étonnante uchronie décrivant une Amérique entrée en désindustrialisation et en décadence, est devenu un des étendards du Libertarisme, cette pensée de l’ultralibéralisme.


Ce qui est étonnant, c’est le trouble que peut susciter ce récit, qui n’est pas seulement dû à la qualité de l’ouvrage mais aussi aux échos qu’il éveille en nous : nous connaissons tous, et parfois reconnaissons en nous-même, cette façon de faire consistant à se prévaloir de l’altruisme et des bons sentiments pour cacher ce qui n’est en fait que couardise et indolence. Et c’est au sein de cette guimauve épaisse qu’Ayn Rand vient retourner son couteau.

Bien sûr,  ça n’est pas toujours comme ça. Heureusement ! Mais parfois ça l’est et c’est pourquoi ce livre dérange et interpelle.

Qui est John Galt ?
L’image est sans rapport. Elle montre un filet séchant sur le port de Saint-Gildas, à Houat, tache de soleil et de bleu en ces jours gris d’hiver.
La musique qu’on entend est Bayaty, de Georges Gurdjieff, dans la très belle interprétation d’Anja Lechner (violoncelle) et Vassilis Tsabropoulos (piano). 

En savoir plus sur Improvisations

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

2 Comments

  1. celestine
    14 décembre 2020
    Reply

    Je dirais plutôt le libertarianisme, plutôt que le libertarisme, qui me semble assez opposé au libéralisme économique…
    Mais je peux me tromper … 🙂
    •.¸¸.•`•.¸¸☆

    • 17 décembre 2020
      Reply

      Tu as raison sur le fond, Célestine, mais je crois que les deux termes existent.

      Mais, dans ton esprit, libertarisme renvoie à libertins ou libertaires ?

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.