Vaincre/convaincre ?


Discussion sur un sujet difficile, ce week-end, avec Joséphine, jusqu’au moment où il devient clair que nous tournons en rond, et que nous tournons en rond parce que, au moins de mon côté, au lieu d’essayer de répondre à la préoccupation centrale, à ce qui motive, au fond, la position de mon interlocutrice, je m’attache aux points périphériques, aux exagérations, à ce qui est facilement attaquable dans son argumentaire.

Il est si tentant de prendre cette pente : il y a un problème compliqué, dont la résolution exige des trésors de nuance et de subtilité, et voici que l’autre nous tend le bâton pour se faire battre. Nous fonçons, trop contents !

Et pourtant, ce faisant, nous oublions que notre but, au départ, était de convaincre notre interlocuteur, pas de le vaincre. Nous oublions qu’il est notre interlocuteur, pas notre adversaire.

Mais il est tellement plus facile de mettre les rieurs de son côté et de clore le débat en pointant le ridicule que de se coltiner la viscosité des choses et d’affronter l’inconfort que cause la reconnaissance de la part de vérité qu’il y a dans le discours de celui qui nous fait face.

Et c’est ainsi qu’au lieu de discuter patiemment des idées, on se bat contre des caricatures d’idées, qu’on se glorifie d’avoir vaincues, comme Don Quichotte ses moulins à vent.

Et le débat, au lieu de faire avancer les choses, se réduit à l’affrontement de caricatures.


En illustration, un grand tag bariolé qui enjolivait la route, entre Beaufort et Hauteluce.

Aldor Écrit par :

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