Ce qui nous fait pardonner, c’est que nous comprenons.
Ce qui nous fait comprendre, c’est que nous ressentons, au fond de nous, le même défaut, la même imperfection, qui a conduit cet autre à mal agir ;
Et que, lui pardonnant, nous nous pardonnons à nous-mêmes.
Dans l’amour aussi, la poursuite de la satisfaction de nos propres désirs n’est jamais totalement absente de l’élan vers l’autre ; elle en est un moteur puissant, le principal peut-être.
C’est cela, le péché originel : le fait qu’au coeur de nos comportements les plus altruistes se niche un bloc d’égoïsme ; qu’au fond de notre capacité à pardonner se terre notre méchanceté ; qu’à la source du bien gise notre propension au mal.
Le péché originel, qui n’est pas un péché mais une façon de dire la condition humaine, est le nom donné au malaise que provoque en nous la conscience de cette apparente contradiction : pour agir bien, il faut porter le mal en soi ; et c’est dans la tension que nous ressentons entre l’un et l’autre, dans cette épaisseur pleine de détours louches et alambiqués qu’est notre humanité : la source ultime de la lumière dont nous pouvons parfois rayonner est cette part d’ombre que nous portons en nous.
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