A la terrasse ensoleillée d’un hôtel de Périgueux, prenant leur petit-déjeuner, une mère et sa fille d’une vingtaine d’années que je regarde sans les regarder, parce qu’elles sont là, devant moi.
Puis l’imagination s’en mêle, qui construit un récit sur l’image : en souriant, la mère glisse à sa fille : « il y a un jeune homme qui te regarde ».
Quelques instants je rêve sur cette phrase imaginée, ce bonheur adolescent qui flotte dans l’air comme une bulle.
Puis la bulle se brise dans les éclats du miroir où finissent par se poser mes yeux. Aurait-elle vraiment parlé, la mère aurait dit à sa fille : « Attention, il y a ce vieil homme qui te regarde ! ».
C’est étrange comme on a du mal à se faire à son âge ; comme il suffit de marcher quelques jours dans le printemps pour l’oublier ; comme on ne s’y fait vraiment (et pour un court instant !) que dans l’affrontement par surprise au miroir !
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[…] m’arrive souvent. Et dans les deux sens. J’avais déjà raconté, ici, comment, sur une terrasse de Périgueux, je m’étais, sans le faire exprès, laissé porter par […]