Il y en a quelques-uns, je le sais, je m’en souviens parfois,
Mais ils ne sont pas si nombreux,
Les plaisirs plus grands que celui que procure,
Par une fraîche et ensoleillée matinée de printemps,
Une randonnée parmi les arbres et les herbes fleuries,
Sous un ciel lavé par la pluie.
Là aussi, le corps s’abandonne,
Au rythme de la marche,
Dans un élan joyeux,
Un allant vigoureux ;
Là aussi, cette impression submerge
D’être enfin réuni au monde,
D’avoir retrouvé l’innocence,
La jeunesse immaculée des premiers jours.
Et quelle étrange, navrante et triste expérience,
Que ces bouleversements soudains,
Quand le nuage arrive, plein d’averse et de vent,
Faisant du paradis qui brillait au soleil
Un monde hostile, froid, méchant,
Une déconvenue.
Ici encore, ça n’est pas sans rapport
Avec les autres plaisirs qu’on peut connaître,
Cette chute, qui nous laisse d’autant plus meurtri et hébété
Qu’on avait, un moment, côtoyé les étoiles.
Je marche actuellement sur les chemins du Larzac. Pluie et soleil, bourrasques qui, sur les places, renversent tables et chaises des cafés, froid qui, à l’aube, saisit qui surgit de sa tente. Et au coin des sentiers, la splendeur.
J’en ajoute un, qui a peu avoir avec l’improvisation, se sortir décemment d’une sonatine de Telemann ! Bravo, Aldor !