Garde-champêtre

Des anémones pulsatilles, sur le plateau du Larzac

Hier, 24 avril, le Journal officiel a publié l’arrêté du 23 avril 2024 “relatif aux caractéristiques de la carte professionnelle des gardes champêtres”. Ce texte précise, entre autres choses, que :

La carte professionnelle mesure 105 mm de hauteur sur 75 mm de largeur. Elle est plastifiée.
De la partie supérieure droite à la partie inférieure gauche du recto figure un barrement tricolore.
Sur la partie inférieure droite du recto figure la photographie d’identité de l’agent, vu de face, en tenue de service, tête nue.
Sur la partie inférieure gauche du recto figure la mention : « Les autorités civiles et militaires sont invitées à laisser passer et circuler librement le titulaire de la présente carte qui est autorisé à requérir l’assistance de la force publique pour les besoins du service, dans la limite des pouvoirs qui lui sont conférés par la loi. »

Ce qu’on apprend aussi, c’est qu’il existe un autre texte, l’arrêté du 22 août 2023, relatif, lui, “aux caractéristiques des tenues et de la signalisation des véhicules des gardes champêtres”. C’est ce texte qui détaille les différents éléments de l’uniforme, des uniformes, plutôt, car il y en a plusieurs, et qui précise notamment les dimensions, matières et couleurs des coiffures, galons et autres insignes. Ainsi l’article 5 dispose-t-il :

Les références techniques des couleurs des tenues des gardes champêtres sont ainsi fixées :
1° Pour la couleur appelée « vert », la référence est Pantone 19-5513 TPX ;
2° Pour la couleur appelée « bleu », la référence est Pantone 19-3921 TPX ;
3° Pour la couleur appelée « bleu ciel », la référence est Pantone 14-4115 TPX ;
4° Pour la couleur appelée « kaki », la référence est Pantone 18-0107 TCX Kale.

Je me rends compte, lisant ces textes, que je ne sais pas ce qu’est un garde-champêtre. J’ai à l’esprit l’idée d’un fonctionnaire communal chargé d’intervenir en cas de trouble, une sorte de gendarme qui n’en aurait pas les attributs militaires et qui interviendrait dans les zones très rurales ; mais je ne fais pas très bien la différence avec les garde-chasse, les deux se mêlant dans la représentation visuelle que je m’en fais et qui est directement inspirée,  je le sais, par l’image, tirée d’un album de Tintin, d’un personnage qu’on croise dans les parages de Moulinsart, d’un bonhomme moustachu vêtu d’un pantalon, d’une vareuse et d’une casquette presque façon garde rouge.

C’est une image plutôt positive, celle d’une sorte de gardien de la paix au sens initial du terme, qui serait là pour que tout se passe bien, pour mettre de l’huile dans les relations de voisinage, pour veiller aussi à la propreté des lieux et au respect de la nature et de l’environnement.

Mais ce qui me plaît, surtout, ce qui me plaît par dessus tout c’est le nom. Ce titre de garde-champêtre est tellement suranné, tellement ridicule et tellement adorable ! C’est comme le titre de vaguemestre que j’aurais probablement porté, à l’issue de mes classes, quand je faisais mon service militaire, si je n’avais finalement été muté comme professeur au Prytanée de La Flèche. Vaguemestre, garde-champêtre : tout cela a, peut-être à tort, le son un peu vieillot, le son d’accordéon d’un monde un peu plus doux.


Et en fond sonore, des grillons porquerollais.

Aldor Écrit par :

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