De Berlin à Tultepec : le mal et le malheur

Last updated on 28 décembre 2016

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Une trentaine de morts à Tultepec, dans l’explosion d’un marché de feux d’artifice ; une douzaine à Berlin, dans un attentat contre un marché de Noël. Des dizaines de blessés dans l’un et l’autre cas. Et durant le même laps de temps, probablement des milliers de personnes mortes ou blessées dans des maladies, tuées par la faim, le meurtre, la vieillesse ou le désespoir. Le malheur est partout ; il guette l’homme au coin de la rue à chaque minute de sa vie.

La mort et le malheur sont innombrables, ils imprègnent l’existence. Ce n’est évidemment pas à leur aune qu’il faut mesurer l’attentat de Berlin.

Ce qui choque, dans l’attentat de Berlin, comme dans tous les attentats de ce type, ce n’est pas la mort et la désolation qu’ils sèment, c’est le fait qu’elles soient semées de façon délibérée, volontaire, contrôlée. Non un accident, un glissement du processus, un grain de sable venu gêner le mécanisme, non pas même un risque assumé ou un dégât collatéral mais une volonté assumée de causer la mort et la souffrance. Et de les infliger à des personnes que l’assassin ne connaissait pas, dont il ne connaissait rien, qui n’étaient pas partie prenantes.

Ce qui choque, dans l’attentat de Berlin, ce n’est pas que le malheur ait frappé, c’est qu’un homme ait choisi, dans un geste d’orgueil qui est une pure manifestation de l’ὕϐρις, d’incarner ce malheur.

A Tultepec, c’est le malheur qui est à l’oeuvre. A Berlin, c’est le mal.


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