On peut, lorsqu’on est content, se contenter de son contentement, et tomber ainsi dans la satisfaction un peu bourgeoise ; mais on peut aussi, rempli de cette énergie singulière qu’est la joie, s’arracher à l’attraction de soi-même et s’élancer vers les étoiles et vers les autres, dans ce mélange d’altruisme et de volonté de puissance qui, bien que positif, n’est jamais très loin de l’ύβρις.
Étiquette : orgueil
Les fardeaux, comme toutes les choses intéressantes de ce monde, ne sont jamais monovalents, jamais univoques : ils vibrent incessamment et se retournent à chaque instant, passant du positif au négatif, de l’attrayant au repoussant : le fardeau pèse et nous fait plier mais notre capacité à l’assumer, à le supporter, nous grandit et nous allège. Il y a une dialectique du fardeau et de la légèreté, de la pesanteur et de la grâce, comme il y a une dialectique du maître et de l’esclave, de la servitude et de la liberté.
La différence entre fierté et orgueil ne réside donc pas seulement dans le comportement objectif de la personne qu’on a en face de soi mais aussi dans le rapport très subjectif qu’on entretient avec la compétence justifiant l’estime que cette personne a d’elle-même.
L’habit noir renvoie d’abord à la pauvreté et à la simplicité mais il a vite fait de devenir, sous l’effet d’une inversion maligne, le signe du pouvoir et de l’orgueil
On veut faire preuve de finesse, et on arrive seulement à finasser, c’est-à-dire à noyer le poisson, à suspendre la dynamique, à briser le mouvement qu’on voulait améliorer. On s’est laissé prendre au piège du mieux qui tue le bien.
Si humain signifie parfois trop humain et ses compromissions, il signifie aussi, et de façon probablement indissociable, accessible à la pitié, à la tendresse, à l’amour, à ce retournement des choses que permet l’acceptation de ses faiblesses.
La vérité est-elle un bloc ? Je ne le sais pas, en fait. Je n’en suis pas sûr. Mais elle n’est pas du chamallow, de…
Qui refuse l’imperfection, qui ne la chérit pas, qui exige la pureté et l’immaculé refuse au bout du compte la création et la vie, se perdant dans l’idolâtrie d’une image qui jamais n’adviendra à l’existence.
On voulait devenir capitaine de son âme mais on est seulement devenu le capitaine d’une âme réduite à soi-même, fermée aux autres et remplie d’orgueil de n’avoir besoin de personne pour frayer sa route.