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“On n’a qu’une vie ; il faut la traverser avec désinvolture“, disait hier, sur France Culture, Fanny Ardant (dont la beauté du visage et de la voix constituent une des choses qui me font aimer, sans aucun détachement, l’incarnation du monde).
“Traverser la vie avec désinvolture”. Voilà bien une chose dont je suis absolument persuadé qu’il faut la mettre en oeuvre ; et que je me sais, pourtant, presque totalement incapable de mettre en oeuvre aujourd’hui, s’agissant de ce qui me touche vraiment (car, pour le reste, c’est-à-dire d’ailleurs la plus grande partie des choses, c’est évidemment plus facile…).
C’est parce que la vie est unique qu’il ne faut pas la gâcher par des plans, des poursuites continuelles d’objectifs, des désirs de ce qu’on n’a pas. Et pour la même raison, évidemment, qu’on s’évertue à le faire, pour ne pas la rater, pour la rendre meilleure, dans une prise de distance continuelle vis-à-vis des choses, un arrachement incessant à ce qui est au nom de ce qui pourrait être.
Et c’est dans cette prise de distance, conçue comme un moyen de nous faire réussir, que gît intrinsèquement l’échec que nous perdons notre vie à construire.
Je le sais.
Mais savoir ne suffit pas toujours.
- France Culture, La grande table, 10 janvier 2017
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