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Les choses sont parfois tellement imbriquées, tellement enchevêtrées les unes dans les autres, tellement prises dans un immense filet de causalités et de conséquences qu’il paraît impossible de les modifier, de les faire bouger, de les améliorer. Démêler cet enchevêtrement est devenu impossible ou demande trop d’énergie, et mieux vaut alors le rompre. C’est le geste d’Alexandre tranchant le nœud gordien au lieu de chercher à le dénouer.
Dans l’idéal, dénouer vaut mieux que trancher. Parce que c’est plus respectueux de la relation, des efforts déjà accomplis, que c’est moins violent et apparemment irrémédiable et que, dans l’effort de dénouement, avec l’attention qu’il exige, le lien est maintenu au lieu d’être rompu. On lui laisse sa chance. Mais couper le lien, d’un coup, peut permettre d’assainir et de donner de l’air à quelque chose qui risque, sinon, de mourir d’étouffement parce que l’accessoire a fini par cacher l’essentiel, parce que les ronces empêchent désormais de distinguer le tronc et l’arbre tout entier, et que, d’une certaine façon, briser est paradoxalement devenu le seul moyen de préserver l’intégrité.
Dans ce cas, mieux vaut casser pour reconstruire plus tard. Tuer pour permettre de renaître. Mourir pour ressusciter.
Cela vaut pour les exercices de mathématiques, les livraisons mal aiguillées, les recettes de cuisine mal suivies et les relations entre personnes.
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