Last updated on 22 janvier 2017
Podcast: Play in new window
Simone Weil écrit, dans un texte que j’ai lu sur mon autre blog, des choses très intéressantes et souvent très justes sur les relations qu’entretiennent entre eux les personnes, l’amour, les passions, l’amitié.
Mais elle parle de cela avec précision et froideur. Non pas seulement avec impartialité et sans passion mais avec distance, recul, méfiance. Du moins est-ce que j’ai perçu. Elle fait preuve d’esprit de géométrie là où celui-ci n’a pas lieu d’être.
On est aux antipodes de ce que Lytta Basset, dont je me sens ici beaucoup plus proche, appelle le souffle d’amour. Cette espèce d’abandon de soi, d’abandon de sa méfiance, surtout, de confiance en soi et en l’autre qui fait croire à son honnêteté, qui fait croire en lui,
Simone Weil parle des choses et les mesure précisément comme si elle ne connaissait pas ce dont il s’agit. Son intelligence, son honnêteté intellectuelle, son exceptionnelle rigueur paraissent lui interdire d’épouser, de suivre, de vivre véritablement ce dont elle parle, qu’elle regarde de l’œil de l’observateur avisé et scrupuleux., d’un œil étranger, extérieur, analyste.
Cette distanciation est assez effrayante, comme les mots qu’elle emploie quand elle parle du charnel.
C’est pourtant elle qui écrivait, parlant de la foi, qu’elle faisait partie de ces choses qui ne s’expérimentent pas, parce qu’il fait les croire d’avance pour y accéder.
Cette acceptation, cet abandon, cette foi, qui sont au principe de l’amour humain, son esprit de géométrie paraît le lui refuser. Et elle paraît coupée de toute une dimension de l’être et, en cela, stérile.
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[…] J’ai dit ailleurs ce qui au fond, je crois me gène : une sorte de manque de foi ; ce qui m’apparaît comme une pensée mécanique, un esprit de géométrie. […]