C’est aujourd’hui, si mon agenda électronique est bien tenu, l’anniversaire de notre rencontre.
Il y a, dans le suivi scrupuleux et méthodique des anniversaires de ces événements heureux, comme dans la tentation qu’on a parfois d’en garder la moindre trace : billets échangés, photographies, lettres reçues, quelque chose de triste et de désespéré : comme une nostalgie par avance ; comme une peur qui surgirait du futur pour venir ronger le présent.
Ce ne sont pas seulement les anniversaires de naissance qui sont haïssables en ceci qu’ils nous rappelleraient l’approche de la mort, qu’ils sonneraient à nos oreilles comme l’écho du glas. Les anniversaires des choses heureuses, quand on les collecte et thésaurise comme on le ferait d’un bien précieux, sont également des choses terribles. Car ces bonheurs qu’on a connus, à peine recueillis et mis dans la boîte aux souvenirs, se muent en tristesses.
Et pourtant, au souvenir de cette rencontre, c’est un sourire qui se dessine.
Bon anniversaire.
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En vous lisant, me revient ce trait d’humour léger mais fin de Philippe Geluck, dessinateur du Chat, auquel il fait dire : “Ne pleurons pas sur les ans qui passent, ça éteint les bougies.” J’aime l’idée que célébrer le temps qui passe vous fasse pencher sur l’adret de la joie, elle m’encourage à vous suivre dans ce mouvement 🙂
L’adret. Merci aussi pour ce mot qu je ne connaissais pas.
Je te sens ambigu… Est-ce dur d’être aimé? (c’est peut-être de la projection, hein!)
Bonjour, Annick.
Oui, c’est dur. Bien sûr. Mais peut-il en être autrement quand cet amour est fait d’exigence et non d’habitude ?
On est sur la même page ici. Mais on doit se rappeler (je crois) que l’amour est une question de confiance et de bienveillance bien plus que d’exigences. Enfin, c’est mon avis!!
L’un n’empêche pas l’autre, je crois. Et il arrive que les deux soient simultanément très hautes…